INFO RTL - "19 ans qu'il attend ce moment" : comment Serge Atlaoui, rescapé du couloir de la mort, prépare son retour en France

"Cela fait 19 ans qu'il attend ce moment, plus de 7.000 jours, alors il n'est plus à quelques heures près..." Les proches de Serge Atlaoui, qui l'ont eu au téléphone, sont bluffés par sa sérénité. L'artisan-soudeur de 62 ans, condamné à mort en 2007 à Jakarta pour trafic de drogue, s'apprête désormais à embarquer pour la France. 

Serge Atlaoui gère tranquillement ses derniers moments passés dans sa cellule indonésienne en attendant de retrouver la liberté. Il a donné ses ustensiles de cuisine à ses camarades de prison et finit de préparer les bagages qui l'accompagneront dans l'avion de retour vers la France. Décollage prévu mardi soir, 4 février, à l'aéroport de Jakarta, escorté par des agents du ministère français de la Justice. Serge Atlaoui redoute simplement une dernière épreuve : affronter la meute de journalistes indonésiens qui voudra immortaliser son départ à l'aéroport.

Le Lorrain sera de retour en France mercredi matin, 5 février, mais il devra encore attendre avant de retrouver sa famille. À sa descente de l'avion, il sera présenté devant un juge qui va décider s'il reste en détention et, le cas échéant, combien de temps. Serge Atlaoui et ses proches ne connaissent pas les détails de l'accord de transfèrement signé le 24 janvier entre le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, et son homologue indonésien Yusril Ihza Mahendra, en charge des Affaires juridiques et des Droits humains.

"J'ai échappé au peloton d'exécution et survécu à deux cancers"

Auprès de son entourage, Serge Atlaoui relativise ses péripéties judiciaires : "j'ai échappé au peloton d'exécution, j'ai survécu à deux cancers, je peux bien attendre quelques jours encore." Opéré deux fois d'une tumeur au cou, le Français vient d'achever sa radiothérapie.

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S'il s'inquiète pour son épaule droite bloquée et sa santé fragilisée par les conditions éprouvantes en prison, il refuse de se plaindre. Il préfère imaginer ses retrouvailles en Lorraine avec sa combative épouse Sabine, ses quatre enfants et surtout ses cinq petits-enfants nés durant sa détention, en France et aux Pays-Bas. 

"Je suis l'aîné de 11 frères et sœurs, il y a beaucoup de monde qui attend mon retour depuis 19 ans ! Mais je les verrai quand je serai libre, pas dans un tribunal ou une prison française". Serge Atlaoui souhaite également aller se recueillir sur la tombe de son père, décédé du Covid.

Un détail préoccupe Serge Atlaoui : le froid. Il fait 30 degrés actuellement à Jakarta et après 19 années passées dans la moiteur des prisons indonésiennes, l'artisan-soudeur a oublié les morsures de l'hiver lorrain. Un détail par rapport à l'essentiel : dans quelques jours, il sera libre et en famille.