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Qui est Serge Atlaoui, ce condamné à mort bientôt rapatrié en France ?
Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie depuis 2007, s'apprête à retrouver la France après un accord entre Paris et Jakarta. Ce retour, prévu pour le 4 février, marque la fin d'un long combat pour cet artisan soudeur accusé de trafic de drogue, mais qui a toujours clamé son innocence.
Son prochain retour est accueilli comme un soulagement par ses proches. Serge Atlaoui, 61 ans, a été condamné à la peine capitale en Indonésie en 2007 et vit depuis dans le couloir de la mort. Après 19 ans de prison, le Français doit finalement regagner la France le 4 février prochain après un accord conclu vendredi entre Paris et Jakarta.
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, à distance par visioconférence depuis Paris, et son homologue indonésien Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains, ont paraphé vendredi 24 janvier un accord en vue du transfèrement du Français.
Confronté à des difficultés financières en France, Serge Atlaoui s'est rendu en Indonésie une première fois en 2005, pour installer des machines industrielles dans ce qu'il croit être une usine d'acrylique. Un travail pour lequel il doit être rémunéré 2.000 euros par semaine. L'artisan soudeur, alors âgé de 42 ans, finit par se douter que quelque chose ne va pas.
"Quand je suis revenu, j'ai vu tous ces produits chimiques, ça m'a fait tiquer, je me suis dit qu'il y avait quelque chose de louche", racontait-il à l'AFP en 2015, ajoutant n'avoir "jamais perçu" l'argent promis.
Accusé de possession de drogue
Le 11 novembre 2005, la police débarque et Atlaoui est arrêté et accusé de possession de dizaines de kilos de méthamphétamine, de kétamine et autres substances servant à la production de drogue. Se basant sur la jurisprudence, il pense s'en tirer avec 15 ans de prison, mais est condamné à la perpétuité pour trafic de drogue. Pire, en mai 2007, la Cour suprême aggrave la sentence : il doit être fusillé, comme huit autres membres du "réseau".
Paris intensifie alors la pression pour empêcher son exécution et les autorités indonésiennes acceptent de laisser un appel en suspens suivre son cours. Après des années passées dans une prison de haute sécurité, dans l'"Alcatraz indonésien", au sud-est de Java, il est désormais détenu dans la prison de Salemba, à Jakarta. Atteint d'un problème de santé, il se rend chaque semaine dans un hôpital pour y recevoir un traitement.
Un prisonnier modèle
Pendant toute la durée de son incarcération, Serge Atlaoui a été un "prisonnier modèle", il a rétabli le réseau d'eau dans sa prison et également réparé la charpente, ajoute pour l'AFP M. Chenuil-Hazan, directeur général de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM) qui le soutient depuis 2007 et lui a rendu visite pour la dernière fois en novembre 2023.
Père de quatre enfants et marié à Sabine, Serge Atlaoui "est assez exceptionnel, il a toujours fait preuve d'une résilience qui force le respect", ajoute son avocat français Richard Sédillot.
