Procès Péchier : l'ex-anesthésiste condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté

La justice a rendu son verdict. Frédéric Péchier, l'ex-anesthésiste de 53 ans, a été reconnu coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, par la cour d'assises du Doubs, ce jeudi 18 décembre, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté. Un mandat de dépôt a été délivré et son incarcération sera immédiate. 

L'avocate générale avait requis la réclusion à perpétuité contre le médecin, qu'elle a présenté comme "l'un des plus grands criminels de l'histoire", coupable selon elle d'avoir "utilisé la médecine pour tuer". À l'inverse, son avocat Randall Schwerdorffer s'est dit convaincu de son innocence et a demandé à la cour d'assises du Doubs de l'acquitter "purement et simplement", faute de preuves irréfutables. 

Frédéric Péchier est jugé depuis le 8 septembre à Besançon pour 30 empoisonnements dont 12 mortels, commis entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, sur des patients âgés de 4 à 89 ans. Depuis l'ouverture du procès, où il comparaît libre, l'ex-anesthésiste clame son innocence. Il a admis qu'un empoisonneur avait bien sévi dans l'une des deux cliniques privées où il a travaillé, mais a constamment répété que ce n'était pas lui. 

Condamné à la peine maximale, Frédéric Péchier a dix jours pour faire appel de la décision. Le praticien n'avait jamais été détenu depuis le début de l'enquête en 2017.

Des poches de perfusion polluées

Lorsque la parole lui a été donnée une dernière fois lundi, au dernier jour de ce long procès, il a à nouveau clamé son innocence, une position dont il n'a jamais varié. "Je ne suis pas un empoisonneur", a-t-il affirmé.

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Selon l'accusation, le praticien a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l'adrénaline ou encore de l'héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères. Son objectif: "Atteindre psychologiquement" des soignants avec lesquels il était en conflit et "nourrir sa soif de puissance", selon le parquet.

Le procès, qui a duré trois mois et demi, a alterné témoignages déchirants de victimes et échanges tendus avec un accusé décrit tantôt comme un tueur en série dénué d'empathie, tantôt comme un "homme détruit".

Cassant et inflexible lors des interrogatoires, l'accusé a versé des larmes le 5 décembre, en évoquant sa tentative de suicide en 2021, mais il s'est montré impassible pendant la lourde charge menée à son encontre la semaine dernière par les deux représentantes de l'accusation.