"Les carottes continueront d'être françaises" : faut-il s'inquiéter du rachat de Grand Frais par un fonds américain ?

Le slogan ne devrait pas devenir "I can't, I have Grand Frais". Le passage sous pavillon américain de ce magasin doit limiter les changements pour ne pas altérer le modèle. Cependant, un fonds américain exige souvent un retour sur investissement plus élevé, ce qui peut réduire les marges. 

Le fonds ne contrôlera pas tous les magasins Grand Frais, mais a racheté Prosol, l'entreprise qui fournit 70% du chiffre d'affaires en fruits, légumes, poisson et fromage. Cela ne signifie pas qu'ils dirigent les magasins eux-mêmes. Contrairement à Carrefour, Leclerc ou Auchan, Grand Frais ne dispose pas de centrale d'achat, ce qui implique des négociations commerciales directes avec les fournisseurs. De ce fait, il serait regrettable que cet accord modifie l'offre des rayons de Grand Frais, adoré par les consommateurs.

Grand Frais a un rendement de 11.700 euros par mètre carré

Jean-Paul Mochet, président de Prosol, a assuré que "les carottes continueront d'être françaises", soulignant l'engagement envers des produits de qualité qui ont fait le succès de l'enseigne depuis 10 ans. Grand Frais figure parmi les marques préférées des Français, aux côtés de Decathlon, Leclerc et Picard. Avec une croissance de 20% du chiffre d'affaires en un an, malgré une consommation stagnante, et un rendement de 11.700 euros par mètre carré selon le site d'Olivier Dauvers, l'enseigne surpasse même Leclerc et Hyper U en rentabilité.

Grand Frais incarne la "fragmentation" des courses, où les consommateurs diversifient leurs achats entre grandes surfaces, cavistes et marchés, notamment pour la viande et le fromage. Avec 10.000 employés et 2.300 fournisseurs, il ne faut pas que les financiers cassent le modèle.