2 min de lecture

Mercosur : "Le libre-échange, ça affaiblit les faibles et renforce les forts", pointe François Lenglet

La France s'oppose fermement au Mercosur, comme l'ont affirmé Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron. Alors que l'Europe envisage de passer en force, Paris montre ses muscles. La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ?

Un tracteur de la Confédération paysanne contre le Mercosur, le 14 octobre 2025 à Paris

Crédit : Eric Broncard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La France fait-elle une bêtise en repoussant le Mercosur ?

00:03:13

François Lenglet

Je m'abonne à la newsletter « Économie »

Le 18 décembre est crucial pour le traité commercial entre l'Europe et le Mercosur, incluant le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Cet accord vise à réduire les droits de douane pour stimuler le commerce. 

Ce jeudi, le Conseil européen à Bruxelles pourrait mandater la présidente Von der Leyen pour signer l'accord au Brésil. Emmanuel Macron s'y oppose fermement, cherchant à rallier la Pologne, la Hongrie et l'Italie à son refus, risquant de faire échouer l'accord. En revanche, l'Allemagne et l'Espagne soutiennent sa conclusion.


Les réticences de Paris s'expliquent par la crise de l'élevage bovin, exacerbée par des importations de viande d'Amérique latine représentant 3% au niveau européen, et moins en France. La filière sucrière, contrainte de fermer une usine par an, pourrait également souffrir. Cependant, les problèmes de compétitivité de l'agriculture française sont davantage liés à la concurrence intra-européenne et ukrainienne.  

Le Mercosur peut avoir de nombreux avantages

Cet accord pourrait apporter des bénéfices, notamment par la réduction des droits de douane sur les vins, spiritueux, l’aéronautique, le lait et le fromage. L'impact sur l'automobile serait limité, car Renault, très présent au Brésil, y produit déjà localement.

Le libre-échange, c’est toujours la même histoire : ça affaiblit les faibles, et ça renforce les forts. La question de signer cet accord est complexe. Géostratégiquement, l’Europe a intérêt à se rapprocher de l’Amérique latine pour éviter qu'elle ne tombe sous influence américaine ou chinoise, ce qui plaide en faveur de la signature.

Cependant, cet accord reste limité, semblable aux anciens accords commerciaux. Il pourrait être enrichi en intégrant des aspects stratégiques, de défense, ou des engagements sur les matières premières comme les terres rares, et des investissements communs. La leçon de Trump est claire : l'accès au marché européen a une valeur supérieure à une simple ouverture commerciale réciproque.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info