Qui se cache derrière les attaques visant les prisons et les personnels pénitentiaires de ces derniers jours ? Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi mardi. Presque partout le même sigle a été tagué : "DDPF", pour "droit des prisonniers français". Ce groupe a d'ailleurs publié ce mercredi 16 avril sur Telegram une vidéo montrant un agent pénitentiaire et un véhicule en feu, accompagnée de menaces.
Sur ce canal, les administrateurs du groupe ont dénoncé les conditions de détention actuelles ainsi que les projets de Gérald Darmanin, qui souhaite rendre plus strict le régime carcéral. "Nous défendrons les droits de nos frères et sœurs détenus quitte à donner notre vie". "La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels", a écrit sur X Gérald Darmanin.
"La République, la justice, l'administration pénitentiaire font face à un narco-banditisme de plus en plus organisé, de plus en plus virulent. Qui n'hésite pas à attaquer directement les représentants de l'État", a confirmé Frédéric Ploquin sur RTL. Ajoutant que "les menaces contre les familles de surveillants, les magistrats ou les greffiers est quelque chose qu'il faut maintenant prendre en compte".
Pour le grand reporter et spécialiste du grand banditisme, "l'hypothèse du narco-banditisme est plausible. Mais ce qui me surprendrait, c'est le côté complètement coordonné de l'opération. Si on a affaire à des voyous, à des trafiquants de stupéfiants qui montreraient qui ne sont pas d'accord avec le durcissement des conditions carcérales, ce serait une incroyable démonstration de force". "À cette heure-là, j'ai dû mal à adhérer à cette hypothèse", a poursuivi le co-auteur de Braqueur, mercenaire, aventurier. De l’OAS au grand banditisme (avec Jean-Louis Rizza, Ed. Nouveau Monde).
De son côté, Christophe Bourseiller a dit "ne pas retrouver le modus operandi de l'ultragauche. L'ultragauche n'utilise jamais de Kalachnikov. L'ultragauche fait des revendications avec des slogans sur les murs, un certain type de slogan." La piste de l'ultragauche est également écartée par les renseignements, selon nos informations.
Ces actes "ne cadrent pas avec les actions entreprises par les groupes d'ultragauche qui, eux, sont pour la fin des prisons, luttent contre l'État. (…) La piste du narcotrafic me paraît une piste possible, envisageable", a complété l'écrivain, historien et fin connaisseur de l'ultragauche.
D'autant que l'auteur de Nouvelle histoire de l'ultragauche (Ed. Cerf) a assuré n'avoir jamais entendu parler de "DDPF". "'Défense des droits des prisonniers français' est un drôle de sigle bizarre. Ça ressemble presque à un sigle bidon."
Aussi, "dans les prisons, il y a des gens de toutes les nationalités et que l'ultragauche sera le dernier courant à défendre les droits des prisonniers français. On est là dans quelque chose qui ne sonne absolument pas en conformité avec les idées de l'ultragauche".
Et de conclure : "C'est une opération nationale et l'ultragauche fonctionne sur le mode de groupes locaux, alors qu'ils sont très bien enracinés dans des régions et qu'ils sont capables de frapper simultanément deux ou trois points dans une même région. Passer d'une région à l'autre, ça me paraît un peu excéder la puissance de feu de l'ultragauche".
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