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Patrick Henry : appel anonyme, rançon, jeu de piste… Comment ce tueur a planifié le rapt d'un enfant de 7 ans

PODCAST - Le 30 janvier 1976, Philippe Bertrand, 7 ans, disparait soudainement près de Troyes. L'auteur de cet enlèvement minutieusement préparé se nomme Patrick Henry.

Patrick Henry (à gauche), le meurtrier du petit Philippe Bertrand, est emmené par les policiers après son arrestation, le 18 février 1976
Crédit : AFP
Jean-Alphonse Richard & Jeanne Rouxel
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Vendredi 30 janvier 1976, midi. Philippe Bertrand, 7 ans, quitte avec ses camarades l'école primaire de Pont-Sainte-Marie, commune limitrophe de Troyes. Il ne s'attarde pas, il doit aller chercher son petit frère Christophe à la maternelle, toute proche, puis retrouver leur père devant le magasin de fleurs. Mais Philippe n'est pas au rendez-vous. Il disparait sans que personne n'ait vu quoi que ce soit.

Quelques minutes plus tard, coup de fil chez les Bertrand. C'est la mère de famille, Marie-Françoise qui décroche. Une voix d'homme, calme, pas du tout autoritaire, avertit que Philippe a été enlevé et réclame 1 million de francs. Le commissariat de Troyes est alerté et l'affaire est très vite prise au sérieux. 

Un deuxième coup de fil retentit. Au téléphone, le même homme se veut rassurant. Il indique que l'enfant va bien. Les enquêteurs demandent au couple Bertrand de faire durer la conversation afin de localiser l'appel. La police se rend jusqu'à une cabine téléphonique mais cette arrivée imprévue fait sortir l'homme en trombe, bondir dans un fossé et disparaitre dans la nuit. 

L'INTÉGRALE - Patrick Henry : le tueur sans remords ni regrets
L'heure du Crime
Découvrir l'émission

Dans l'épisode de L'Heure du Crime dédié au tueur Patrick Henry, Alain Hamon, ancien journaliste RTL et auteur du livre Bonjour, on vient pour l'affaire ! revient sur les débuts de l'enquête. 

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"Les policiers se sont intéressés très rapidement à Patrick Henry, justement parce qu'il connaissait les parents du petit Philippe Bertrand. Il connaissait même le petit. Il l'avait rencontré à plusieurs reprises par liens familiaux interposés, c'est-à-dire de son côté et du côté des parents du petit Philippe", explique l'écrivain. 

Après trois jours de silence, un gant du petit Philippe est déposé dans la boîte au lettre du curé de Pont-Sainte-Marie. L'abbé Cuny doit l'apporter à la famille avec interdiction d'en parler à la police. Le gant est accompagné des instructions à suivre pour la remise de la rançon le 10 février. 

Un jeu de piste pour retrouver Philippe

Quatre heures de jeu de piste dans la campagne pour le père de Philippe qui suit les instructions. La course s'achève à minuit cinq devant un restaurant à Montiéramey. La police interroge les patrons qui décrivent un client blond portant des lunettes carrées : un homme qui, à ce moment précis, repasse devant le restaurant à bord de sa Citroën DS blanche. Le signalement est donné. 

 
Le 11 février au matin, l'homme à la DS est interpellé chez lui, au numéro 5 de la rue de la République à Troyes. Il s'agit du dénommé Patrick Henry, 23 ans, qui dit exercer la profession de représentant. Pas de Philippe Bertrand chez lui. 

En garde à vue, il nie les faits, le commissaire Charles Pellegrini est persuadé de tenir le ravisseur mais l'intéressé, pourtant secoué en garde à vue, ne bronche pas. Après 48 heures de garde à vue, Patrick Henry est libre, et multiplie les interviews de journalistes, juste avant que la police ne finisse par trouver le corps de l'enfant sous son lit, dans sa chambre d'hôtel.

Au micro de Jean-Alphonse Richard, Alain Hamon relate les raisons de ce meurtre sordide. "Patrick Henry va expliquer que le gosse devenait ingérable, et qu'il voulait rentrer chez lui à tout prix. Dans un premier temps, il lui a administré des médicaments pour le faire dormir. D'ailleurs, l'autopsie en a retrouvé la trace. Puis il a expliqué, le plus froidement du monde, qu'il ne pouvait plus gérer le gosse et que donc la seule solution qu'il avait, c'était de le tuer.

Un procès historique

Le 18 janvier 1977, s'ouvre le procès de Patrick Henry. Son avocat, Robert Badinter lui évite la peine de mort. En 1981, devenu ministre de la justice, il abolit officiellement la peine de mort en France. 

Emprisonné à vie, le condamné obtient une liberté conditionnelle en 2001 avant d'être arrêté avec plusieurs kilos de haschisch sur lui, ce qui lui vaut un retour en prison quelques mois plus tard. En décembre 2017, Patrick Henry décède d'un cancer. Il était le plus ancien détenu de France, placé sous écrou pendant plus de 40 ans.

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