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Affaire Ismaël Abdelkader : le mort que personne ne voulait voir

PODCAST - "L'Heure du Crime" s'intéresse à la disparition et la mort mystérieuse d'Ismaël Abdelkader. Le décès de cet ouvrier chauffagiste de 26 ans n'a jamais été expliqué. Un meurtre selon la famille. Une enquête judiciaire des plus incomplètes. Le dossier est rouvert à la fin de l'hiver 2023.

Une patrouille de gendarmerie (illustration)

Crédit : DENIS CHARLET / AFP

L'INTÉGRALE - Ismaël Abdelkader : le gendarme et le mort que personne ne voulait voir

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L'ENQUÊTE - Ismaël Abdelkader : pourquoi une telle inertie ?

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Le 6 mai 2006, Ismaël Abdelkader, 25 ans, est porté disparu après une fête chez des amis en Alsace. La gendarmerie répond à la famille d’Ismaël qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose. Les années passent, la famille se mobilise seule pour tenter de retrouver le jeune homme. "C’était un garçon tranquille, sans problème et très aimé de tous", souligne Myriam Abdelkader, sœur d'Ismaël et invitée de L'Heure du Crime.

Six ans après la disparition d’Ismaël, les gendarmes du Haut-Rhin, interrogent un cambrioleur arrêté dans une maison du coin. Il laisse entendre que si on le laisse tranquille, il a des choses à dire sur une autre histoire : un garçon avec qui il consomme du cannabis, se vante d'avoir enterré un cadavre dans le jardin de son grand-père. Sur place, les enquêteurs découvrent effectivement un corps. Dans la poche du pantalon, il y a une carte Vitale au nom d'Ismaël Abdelkader.

Plusieurs suspects, zéro inculpation

Placé en garde à vue, le petit-fils du propriétaire de la maison, Emilien Zinniger-Riklin confirme avoir passé une soirée d’anniversaire avec Ismaël. "Je pensais qu'il dormait profondément... Quand je suis revenu, j'ai alors constaté que le visage d'Ismaël était couvert de bave... J'étais persuadé qu'il avait succombé à une overdose." Avec un autre ami, ils décident d’enterrer le corps dans le jardin.

La garde à vue d'Emilien Zinniger-Rikin dure moins de 9 heures. Les deux hommes sont placés sous le statut de témoins assistés pour recel de cadavre. La famille du défunt n'est curieusement pas prévenue. C'est une tante, qui surfait sur Internet, qui découvre un article dans la presse locale et va faire le rapprochement. "Un enquêteur m’a dit que les suspects étaient des gens de bonne famille Suisse et qu’il ne fallait pas aller au-delà de ce qu’il s’est passé", ajoute Myriam Abdelkader.

Impossible de savoir de quoi est mort Ismaël de médecine légale et de toxicologie est cependant formel : aucune trace de médicament, de produit toxique ou de stupéfiant n'a été découverte dans les restes du corps. "Il n’y a que la famille qui, depuis 17 ans, continue à se battre" insiste Thomas Hellenbrand, avocat de la famille et invité de L'Heure du Crime.

Des efforts payants

En 2014, deux ans après la découverte du corps, la juge délivre un non-lieu. Les investigations n'ont pas permis d'étayer une quelconque piste criminelle. La famille Abdelkader dépose plainte contre X. L'autopsie a révélé que plusieurs os de la victime manquent, ces derniers permettraient de savoir si la victime a été étranglée.

Deux mois après le dépôt de plainte, Emilien Zinniger-Rikin se suicide. Malgré cela, la justice prononce un deuxième non-lieu. La famille ne se décourage pas et parvient à rouvrir le dossier à l’hiver 2023. "On a espoir que les investigations se fassent correctement", conclut la sœur de la victime.