INFO RTL - "Des faits d'une gravité exceptionnelle" : comment les juges ont motivé la condamnation de Pierre Palmade

Des faits "d'une gravité exceptionnelle". Les motivations, consultées par RTL, du jugement de Pierre Palmade, condamné le 20 novembre à cinq ans de prison dont deux ferme, sont sévères, à l'image de le peine avec mandat de dépôt qui a conduit l'humoriste en détention le 9 décembre. 

Les juges constatent d'abord que Pierre Palmade est le seul et entier responsable de l'accident qui a conduit à "la mort d'un fœtus à un stade avancé de viabilité" et causé des "lésions et séquelles irréversibles à plusieurs victimes" dans la voiture qu'il a percuté de plein fouet, à la mère de l'enfant à naître, son beau-frère qui conduisait le véhicule et son fils de 10 ans. Le conducteur, âgé de 80 ans, d'une troisième voiture, a également été blessé. Les témoignages et constatations "démontrent que Pierre Palmade a forcément tourné le volant à gauche" avant de se déporter sur la voie opposée et qu'il "avait connaissance des risques qu'il faisait courir" nonobstant son absence de souvenir.

Une conclusion sévère et sans surprise

Les magistrats rappellent ensuite que Pierre Palmade était sous l'emprise de stupéfiants, les analyses faisant apparaître la présence en "quantité très importante" de drogue et "notamment de cocaïne" dans son organisme, et que cette consommation de stupéfiant est la seule explication livrée par les passagers de Pierre Palmade à son déport soudain sur l'autre voie de circulation.

Enfin, le comédien était en situation de récidive : bien "qu'ayant déjà été condamné pour usage de stupéfiant dans le passé, avertissement dont il n'a pas saisi l'opportunité, il n'a pas hésité après trois jours de consommation répétées de produits à prendre son véhicule". Des faits qualifiés "d'une gravité exceptionnelles".                                     

La conclusion des juges est dès lors sévère et sans surprise : "Même s'il semble à ce jour avoir pris conscience de la gravité des faits et avoir cessé par un suivi médical toute consommation, sa situation apparait très fragile au regard ses nombreuses rechutes". Ils soulignent que quelques mois après l'accident alors qu'il était placé sous contrôle judiciaire, il a de nouveau consommé des produits stupéfiants en boite de nuit. 

La peine d'emprisonnement ferme est donc à leurs yeux "la seule de nature à réprimer de façon suffisamment effective son comportement à l'exception de tout autre qui serait insuffisamment dissuasive." La peine de 5 ans de prison dont deux ferme et trois avec sursis doit permettre de "sanctionner l'auteur tout en favorisant sa réinsertion" concluent les magistrats.