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Photo du quartier
Crédit : Hugo Amelin
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Les dealers de Bagnols-sur-Cèze rangent leurs pochons cellophanés et sortent leur plus belle plume. Dans cette commune de 20 000 habitants au nord du Gard, des habitants ont pris l'habitude de recevoir des lettres de la part des trafiquants de drogues du quartier des Escanaux. Invitations à des fêtes, proposition de faire leurs courses... ils offrent également leurs services de bricoleurs, sans que l'on puisse savoir avec certitude si les actes ont bien suivit leurs mots, écrit sur une longue lettre en forme d'excuses pour les multiples cris qui résonnent à chaque voiture de police qui passe dans le secteur.
Les dealers organisent des fêtes de village où tout est gratuit. Début avril, Romuald, qui travaille dans le quartier, a été assez surpris en ouvrant sa boîte aux lettres. Une invitation signée "La GITANI" s'y trouvait pour un événement dans le quartier. "Jeux gonflables, machines à boissons et barbe à papa, certaines personnes faisaient même de l'animation en jonglant, c'était une sorte de mini fête foraine" se rappelle Romuald. Pêche aux canards et petits cadeaux pour les enfants étaient également au programme.
Chaque activité était entièrement gratuite, tout comme le barbecue géant du soir. Selon le commerçant, il s'agit d'une stratégie "pour attirer du monde afin d'aider à guetter gratuitement. Un petit a qui on a offert un ballon de foot ou une pêche au canard, il se rappellera de ce jeune qui cavale quand il voit la police. Il se dira peut-être que si il lui file un coup de main, il aura droit à une nouvelle fête l'été prochain".
Monique habite dans le quartier des Escanaux depuis 40 ans. Accompagnée de sa fille et de sa petite-fille, le concept ne la choque pas. Selon elle, "ils ne font rien de mal". Au contraire, elle pense qu'ils ont raison, "s'ils ont les moyens, de faire profiter les enfants". Quand elle habitait dans une tour du quartier, les dealers "faisaient le Papa Noël et donnaient à manger".
Et quand on lui rétorque que ces jeunes dans l'illégalité jouent le rôle des pouvoirs publics, que la Mairie devrait payer pour les animations de Noël, elle s'esclaffe "mais vous plaisantez ? La Mairie ? On verra au moment des prochaines élections"
D'après Bruno Bartocetti, policier et délégué du syndicat Unité SGP, "les trafiquants veulent de plus en plus avoir un rôle social dans des endroits sensibles". Bien qu'il ait précisé que l'ampleur n'est pas la même, il a comparé ce phénomène à celui de Pablo Escobar dans les années 80, qui avait fait construire des centres hospitaliers. Un phénomène déjà observé à Cavaillon ou Marseille, où dans certaines cité minées par le trafic de stups on avait vu il y a quelques années fleurir des piscines gonflables pour divertir les enfants autant qu'apaiser leurs parents.
Un tract distribué aux habitants pour une mini fête forraine gratuite
Crédit :
Le maire de la commune a fait appel à Bruno Retailleau dans une lettre ouverte pour obtenir de l'aide face au narcotrafic au mois de janvier. Trois mois plus tard, les dealers organisaient une fête foraine en bas des tours.
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