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L'un des enfants libéré par "Human Bomb" l'homme armé qui a pris en otage les enfants d'une classe de l'école maternelle Commandant Charcot de Neuilly-sur-Seine, est emmené par sa mère et les policiers, le 13 mai 1993
Crédit : MICHEL GANGNE / AFP
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Le mystère Human Bomb démarre le jeudi 13 mai 1993. À 9h27, un homme, vêtu d'une combinaison de travail et d'un casque de moto, pénètre dans l'école Charcot, à Neuilly-Sur-Seine. Le visiteur s'introduit dans une salle de classe de maternelle. Alors que l'institutrice, accompagnée par la directrice, l'enjoignent de quitter les lieux, l'intrus leur tend une page dactylographiée. C'est une prise d'otage. Son sac est rempli d'explosifs.
Le périmètre de l'école bouclé. Le ministre de l'Intérieur prévenu. Le RAID prend position. Le preneur d'otages ne parle pas mais fait passer une lettre dans laquelle il exige le versement d'une rançon de 100 millions de francs, en espèces et en lingots d'or. L'équivalent de 15 millions d'euros. Il veut aussi une voiture. Les policiers découvrent qu’il a disposé dans la salle 21 bâtons de dynamite et qu'il a un interrupteur veille-alarme accroché à sa poitrine.
"Une prise d’otage avec des enfants c’est un peu une première du genre. Il y a des personnalités qui ont scolarisé leur enfant, notamment un conseiller en communication de Charles Pasqua, qui est l’un des premiers à apprendre cette prise d’otage. Sa fille est parmi les otages", indique Guillaume Farde, journaliste consultant police-justice à TF1 et LCI.
Il est 18 heures. Peu à peu, le climat se détend dans la salle de classe. "Human Bomb" laisse partir régulièrement des enfants. "À un moment, puisque les enfants vont passer la nuit là, il demande à ce qu’ils aient leur doudou", se rappelle le docteur Gilles Nakab, psychiatre ayant assisté le RAID durant l'assaut, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Les autorités transmettent l'argent au preneur d'otage mais ce dernier semble désintéressé par la rançon. Vendredi midi, "H.B" se plaint de bruits. Il dénonce des policiers cachés dans la salle. Le procureur de Nanterre le rassure. Il n'y a personne. Pendant 65 minutes le magistrat essaie de le convaincre de se rendre. Sans succès.
Samedi 15 mai, 7h25 du matin, dix hommes du RAID entrent en silence dans la classe. Des somnifères avaient été versés dans la nourriture des enfants ainsi que dans le café de Human Bomb. L'une des fillettes crie en découvrant les policiers dans la classe. Human Bomb aurait sursauté, fait un geste vers le détonateur. Il ne pourra pas aller au bout. L'intrus vient d'être abattu de trois balles.
L'heure est maintenant à l'enquête sur ce mystérieux "H.B". Il s'agit d'Erick Schmitt. Une trentaine de policiers et gendarmes débarquent dans le village de Cers, à une vingtaine de kilomètres de Béziers. C'est ici que vivent les parents du défunt. Pendant sa jeunesse, Erick Schmitt s'était engagé dans l'armée. Il s'était marié, avait divorcé et avait monté une société d'informatique qui avait périclité. Il avait alors été interdit de gérer une entreprise.
Mardi 13 juillet 1993, Camille et Marie Schmitt, le père et la mère d'Erick Schmitt, déposent plainte contre X pour homicide volontaire avec préméditation. Dans les semaines précédentes, des voix se sont élevées pour regretter une mort qui aurait pu être évitée. Le parquet de Nanterre a requis un non-lieu pour les policiers poursuivis pour la mort d'Erick Schmitt.
"Les hommes du RAID ont compris qu’il n’allait pas se rendre. Ce système de pression-dépression sur l’interrupteur relié aux explosifs inquiétait. On considère que c’est de la légitime défense parce qu’il y avait de la dynamite autour de lui", déclare Guillaume Farde sur RTL.
- Guillaume Farde, journaliste consultant police-justice à TF1 et LCI. Auteur du livre : RAID, 40 ans d'action, publié aux éditions du Rocher, disponible dans quelques jours en librairie.
- Dr Gilles Nakab, psychiatre-psychothérapeute ayant assisté le RAID durant l'assaut.
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