Le samedi 15 mai 1993, un peu après 7 heures du matin, dans cette classe où il est retranché depuis près de 48 heures, le preneur d’otages s’assoupit. Dans sa situation, dormir c’est mourir. Il le sait. Les superflics du RAID n’attendaient que cela. Ils surgissent, trois coups de feu claquent. C’est terminé. Depuis quelques heures, on connaît la signification de ces initiales qui signaient toutes ses lettres : "H.B." pour "Human Bomb". Désormais, la bombe humaine a aussi un nom car il porte sur lui sa carte d’identité.
Erick Schmitt, naît en 1951 à Burdeau, près de Sidi Bel Abbès, dans une Algérie encore française. Son père est militaire, sous-officier. Erick est le petit dernier de la famille, avant lui, il y a eu Jean-Claude, son modèle. Et Anne-Marie, sa confidente. La première fracture dans sa vie, c’est en 1963, après l’indépendance. Comme des centaines de milliers d’autres, les Schmitt rentrent en métropole.
Dès l’âge de 16 ans, Erick marche dans les pas de son père et s’engage dans l'armée de terre. Le jeune sergent-chef Schmitt apprend à manier les armes et les explosifs. Il n’oubliera jamais. L'arsenal de la maternelle de Neuilly, c’est du travail de pro. Une vingtaine de bâtons de dynamite répartis dans les coins de la classe, une ceinture d’explosifs autour de la taille, une commande manuelle qu’il ne lâchera pas.
À 23 ans, il quitte l’armée. Fini l’uniforme, le conforme… Il veut sortir du lot. Devenir quelqu'un. Alors, il monte à Paris, avec son frère. Il divorce, car oui, il s’est marié… même si au village, personne n’a jamais vu son épouse. Il rêvait d’un enfant, d’une famille à lui. Il se retrouve seul. Alors, il mise tout sur le travail.
En 1987, un conflit éclate entre Erick et ses associés qui veulent prendre le contrôle de la société. Il perd une partie de sa clientèle, son chiffre d’affaires s’effondre. Quelques mois plus tard, la SARL est en liquidation judiciaire, avec 10 millions de francs de passif. C’est le début d’une spirale de l’échec. Il n’arrive plus à payer les charges de son appartement, il doit revendre. L’ex-patron dynamique perd son sourire de vainqueur, il se renferme et perd pied.
Quelques jours avant la prise d'otages, il demande à sa sœur de le photographier. Ce cliché fera la une des journaux : costume, cravate, les cheveux mi-longs bien peignés, un léger sourire et comme un air de défi dans le regard. Dans sa chambre, il a tout rangé, tout plié, rien ne dépasse. Il a vidé son disque dur pour ne laisser aucune trace. Il rédige à l’avance les lettres qu’il remettra aux policiers. "Pour éviter le sort réservé à un preneur d'enfants en otage, je ne me laisserai pas prendre vivant, et je suis déterminé à tout faire sauter si j'échoue”.
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