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Des gendarmes interrogent des automobilistes, le 12 octobre 2005 à proximité de Chazay-d'Azergues (Rhône), à proximité du lieu où Marine Boisseranc a été retrouvée morte la veille.
Crédit : PHILIPPE MERLE / AFP
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Mardi 11 octobre 2005, juste avant 17 heures, Éric Boisseranc pousse la porte de la maison familiale, à Chazay-d’Azergues, un joli village du Rhône à une demi-heure de Villefranche-sur-Saône. La demeure est cachée dans la végétation, au bout du chemin des Aubépines. Visiteur médical pour un laboratoire médical et conseiller municipal de Chazay, Éric Boisseranc rentre en général chez lui autour de 18 heures. Ce soir-là, il est en avance. En entrant dans la maison, il découvre dans le salon le corps inerte de Marine, sa fille, derrière le sofa.
Les gendarmes ne disposent d'aucun témoignage pouvant les aiguiller sur une piste. Une femme dit avoir aperçu une voiture grise quitter le chemin des Aubépines autour de 16h30 mais elle est incapable de donner d'autres détails. Le meurtre a pu être commis par un cambrioleur qui croyait la maison vide tout comme par quelqu'un qui connaissait l'endroit et les habitudes de la victime. "Aucune piste n'est écartée, y compris celle d'un rôdeur", indique le procureur de Villefranche.
Une semaine après le meurtre, les obsèques de Marine Boisseranc se déroulent. Des enquêteurs se sont discrètement glissés dans la foule pour observer les uns et les autres. Les experts indiquent que le tueur est un droitier. Il pourrait mesurer 1,80m. Il chausserait du 43 selon une empreinte de basket, modèle Nike Air, retrouvée sur place. En mars 2006, le dernier petit ami de Marine, Ludovic P., est placé en garde à vue. La victime s'était récemment séparée de lui. Il est interrogé pendant 33 heures puis relâché. Aucune charge n'est retenue contre lui.
Jeudi 5 octobre 2006, un SDF de 32 ans, Emmanuel M. est interpellé par les gendarmes. À l'époque du crime, il était pensionnaire dans un foyer d'hébergement tout près de la maison des Boisseranc. L'homme a déjà été condamné pour violences et vol. De plus, c'est un passionné des couteaux. Trois mois plus tard, il est relâché. Ses chaussures ne correspondent pas aux empreintes relevées. "Marine était plus craintive donc elle n’aurait pas ouvert a quelqu'un qu’elle ne connaissait pas", assure Éric Boisseranc, le père de la victime, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Trois ans après le meurtre, son père indique avoir été alerté de similitudes entre cette mort et celle du petit Valentin, 11 ans, perpétré quelques semaines plus tôt dans une commune de l'Ain. Deux marginaux, Stéphane Moitoiret, un schizophrène, et Noëlla Hégo, ont été arrêtés. Le couple est itinérant et pouvait se trouver dans la région de Chazay-d’Azergues quand Marine a été tuée. La piste va être étudiée puis peu à peu être mise entre parenthèses.
Le papa de Marine ne vit alors plus que pour retrouver le meurtrier de sa fille. Au journal Aujourd'hui en France, il confie que cette affaire "est comme un cancer qui le ronge psychologiquement". Le crime a brisé sa vie et celles de ses proches. Son épouse, médecin, n'a jamais pu retourner dans la maison de Chazay-d’Azergues.
Samedi 17 décembre 2011, Ludovic P., 26 ans, est interpellé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en provenance de Kuala Lumpur, en Malaisie. En relisant le dossier, Éric Boisseranc a retrouvé les témoignages de deux jeunes garçons. Le jour du crime, autour de 17 heures, ils avaient vu un jeune homme en survêtement blanc courir près de la maison des Boisseranc. La description pourrait être celle de l'ex petit-ami avec lequel Marine venait de rompre. Face aux gendarmes, Ludovic P. dit ne pas comprendre son arrestation. Il se dit étranger à ce crime.
Après dix-neuf jours de détention, l'homme est remis en liberté. La justice a pris acte de son alibi. Le jour du crime, 11 octobre 2005, autour de 17 heures, le jeune homme n'était pas à Chazay-d'Azergues mais à Villefranche-sur Saône. Pour preuve, il a acheté des journaux dans un petit supermarché Casino de la Ville. Le ticket de caisse a été retrouvé et remis aux enquêteurs par son avocat, Yves Sauvayre.
En 2024, de nouvelles expertises ADN sont ordonnées. Une trace génétique masculine inconnue avait été prélevée à l'intérieur du caraco bleu que portait l'étudiante lors de sa mort. Le 11 décembre, l'ADN de Stéphane Moitoiret est écarté. D'autres expertises vont se poursuivre. "La science a beaucoup progressé sur les vingt dernières années. Les techniques d’analyses nous donnent l’espoir qu’un jour on puisse trouver la personne coupable de crime abominable", estime Anne-Rachel Van Der Horst, criminologue ayant assisté la famille de la victime.
- Éric Boisseranc, père de Marine Boisseranc.
- Anne-Rachel Van Der Horst, criminologue qui a assisté la famille pour trouver la vérité.
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