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"Elle nous aurait prévenu" : pourquoi Céline Gaborieau est persuadée que sa mère n’a pas disparu volontairement
PODCAST - En 1999, Michèle Gaborieau, résidente de Clamart (Hauts-de-Seine), disparaît dans le XIIIe arrondissement de Paris après avoir dîné avec son mari Jean-Michel. Sa fille Céline tente, depuis plus de 25 ans, de découvrir la vérité sur cette affaire. Elle s'exprime dans "Les voix du crime".
Clamart (Hauts-de-Seine), ville où résidait Michèle Gaborieau.
Crédit : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le 11 juin 1999, Michèle Gaborieau, 56 ans, disparaît, quelques heures après avoir dîné avec son mari Jean-Michel. C'est lui la dernière personne à avoir vu Michèle. Elle, était attendue quelques heures plus tard, pour déjeuner avec une ancienne collègue de chez Air France où elle travaillait. Le lendemain de la disparition, vers 14h30, Céline Gaborieau, fille de la mère disparue, reçoit un appel de son père, qui lui signale son absence.
Les jours suivant la disparition de sa mère Michèle, Céline, adolescente de 18 ans, va mener ses propres recherches pour essayer de la retrouver. Après avoir appelé sa voisine, Céline Gaborieau décide de se rendre au domicile de sa mère, situé à Clamart (Hauts-de-Seine). "Une fois arrivée (...), je vois que son passeport est toujours rangé à sa place. Il n'y a pas de bagage qui a disparu", se souvient-elle, dans Les Voix du crime.
Selon elle, Michèle Gaborieau, une femme particulièrement "aimante et protectrice", ne serait jamais partie, de son plein gré, de son domicile sans son passeport et ses affaires. Quelques semaines plus tard, Jean-Michel, peu inquiet de la disparition, décide de partir en vacances en Vendée avec ses deux enfants.
Si elle avait eu besoin de déconnecter, elle m'aurait dit : 'Là, je pars quelques jours pour souffler'.
Céline, fille de Michèle Gaborieau
"C'était impossible pour elle de partir, hormis dans les DOM-TOM, soutient-elle arguant du fait que son passeport est resté au domicile familial. Mais quel intérêt de partir sur un coup de tête, avec deux enfants avec qui elle s'entendait parfaitement bien ? Elle nous aurait prévenu. Si elle avait eu besoin de déconnecter, elle m'aurait dit : 'Là, je pars quelques jours pour souffler'", ajoute la quadragénaire.
La jeune femme, aujourd'hui elle-même devenue mère, comprend le besoin de repos. A l'époque, elle était loin d'être seule et aurait pu être prise en charge : "Il y avait ma grand-mère, mon frère, ça aurait été tout à fait possible. Il n'y avait pas besoin d'engendrer une organisation extraordinaire. On avait suffisamment de proximité et de confiance pour qu'elle nous le dise", estime-t-elle à propos de sa mère.
En janvier 2001, un an et demi après la disparition de sa mère, et toujours persuadée d'une disparition non-volontaire, Céline Gaborieau dépose plainte contre X pour "enlèvement et séquestration". Deux ans plus tard, une ordonnance de non-lieu sera rendue par la juge d'instruction à la suite de cette même plainte. Au printemps 2024, Céline a déposé une nouvelle plainte pour "enlèvement et séquestration" auprès du parquet de Nanterre, et une nouvelle enquête n'a, pour l'heure, pas été ouverte.
>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.
Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.
