Que s'est-il passé le 22 février dernier, dans un restaurant du XIIe arrondissement de Paris ? C'est dans ce lieu qu'Edwy Plenel, le rédacteur du chef de Mediapart, affirme avoir été agressé par la réalisatrice Maïwenn Le Besco. Selon une plainte pour violences déposée par le journaliste le 7 mars, et consultée par l'AFP, la cinéaste, identifiée par le personnel de l'établissement, lui aurait craché au visage alors qu'il dînait avec un avocat.
L'incident aura été aussi furtif que violent : "une femme, précédemment assise, seule, à une autre table (…) a surgi et dans un laps de temps très court a saisi ce dernier par les cheveux avec violence, lui renversant la tête en arrière et esquissant un crachat sur son visage", relate la plainte. D'après des membres du personnel présents ce soir-là, qui ont affirmé qu'il s'agissait de la comédienne, cette dernière serait ensuite "sortie précipitamment du restaurant sans que personne n'ait pu intervenir vu la rapidité de l'action".
Aucun mot n'aura été prononcé lors de cette agression, qui a laissé le journaliste "très traumatisé par la haine" manifestée. L'acte a été sans conséquence sur le plan physique, mais "tout à fait attentatoire sur le plan moral et psychique", est-il encore relevé dans la plainte, "transmise à l'officier du ministère public, juridiction compétente pour traiter les contraventions", d'après une source proche du dossier citée par nos confrères de l'AFP.
L'avocat d'Edwy Plenel, Me Pierre-Emmanuel-Blard, a qualifié auprès de l'AFP l'acte d'"unique" mais "pas moins violent", et qui n'en demeure pas moins "traumatisant" pour son client, souligne-t-il. "Même pour ce genre d'acte, il ne peut y avoir d'impunité", a-t-il ajouté.
Contactée par l'Agence France-Presse, l'avocate de Maïwenn Le Besco, Me Julia Minkowski, n'a pas souhaité réagir. Mais pourquoi la réalisatrice s'en serait-elle pris de manière aussi violente au directeur de la publication de Mediapart ? Selon les déductions d'Edwy Plenel, qui "n'a personnellement jamais eu maille à partir" avec celle qu'il accuse, est-il souligné dans la plainte, les articles publiés par son média sur les soupçons de viol visant Luc Besson, son ancien compagnon et père d'un de ses enfants, pourraient avoir motivé son geste.
Accusé de viol par l'actrice Sand Van Roy, le cinéaste a bénéficié d'un non-lieu confirmé en appel au printemps 2022. La comédienne a également déposé une plainte pour viol auprès de la justice belge.
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