- Accueil
- Actu
- Justice et faits divers
- ÉDITO - Meurtre dans une moquée du Gard : "Les familles des victimes n’attendent pas les larmes de crocodiles des parlementaires", dénonce Isabelle Saporta
ÉDITO - Meurtre dans une moquée du Gard : "Les familles des victimes n’attendent pas les larmes de crocodiles des parlementaires", dénonce Isabelle Saporta
Dans sa chronique du jeudi 1er mai, Isabelle Saporta revient sur les polémiques engendrées par les minutes de silence à l’Assemblée nationale et au Sénat en hommage à Aboubakar Cissé.
Les minutes de silence organisées en hommage à Aboubakar Cissé, tué à coups de couteau dans une mosquée, à l’Assemblée nationale et au Sénat font polémiques. Yaël Braun-Pivet est accusée d’avoir tergiversé. Quant à Gérard Larcher, il lui est reproché d’avoir agrégé plusieurs victimes dans son discours.
Ces polémiques sont pourtant inutiles. Pensez-vous que nos morts reviendront en multipliant les minutes de silence à l’Assemblée nationale et au Sénat ? Des minutes réalisées par des hommes politiques tétanisés à l’idée de passer à côté d’une victime et de devoir affronter une tempête médiatique.
Il faut les voir ces politiques se perdre dans l’incohérence. Yaël Braun-Pivet qui tarde à rendre hommage à Aboubakar Cissé, Gérard Larcher qui semble faire un lot de victimes, réunissant la jeune fille poignardée de Nantes, le rabbin agressé à Orléans et le jeune musulman tué dans la mosquée, comme pour accorder une victime à chaque communauté.
"Des larmes de circonstance"
La volonté est de ne surtout pas être accusé de le trier, de les hiérarchiser. Sauf que c’est ce qu’on fait. Pourquoi honorer une victime et pas une autre ? Pourquoi ne pas honorer telle autre ? Pourquoi en choisir trois plutôt qu’une seule ? Voilà le poison vénéneux de la suspicion et de la division qui revient.
Ce qu'attendent les familles des victimes, ce ne sont pas les larmes de crocodiles des parlementaires, mais que justice soit faite. Le respect que nous devons à la société dans son ensemble est de faire en sorte que ces crimes haineux qui concernent les musulmans, les juifs, les catholiques, les femmes, les gays, les trans, les professeurs, les infirmiers, les policiers, les pompiers, les personnels pénitentiaire n’arrivent plus jamais. Ces larmes de circonstance cachent bien mal l’incapacité à empêcher ces meurtres.
- Meurtre dans une mosquée du Gard : comment expliquer la hausse des actes anti-musulmans ?
- Meurtre dans une mosquée du Gard : la gauche dénonce l'absence de soutien à la famille et obtient une minute de silence à l'Assemblée
- ÉDITO - Meurtre dans une mosquée du Gard : "Les ingénieurs du chaos n'auront pas notre haine", affirme Isabelle Saporta
- Meurtre dans une mosquée du Gard : "Le racisme et la haine n'auront jamais leur place", assure Emmanuel Macron
- Meurtre dans une mosquée du Gard : "La piste d'un acte antimusulman n'est pas du tout négligée", assure Retailleau
