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ÉDITO - Meurtre dans une mosquée du Gard : "Les ingénieurs du chaos n'auront pas notre haine", affirme Isabelle Saporta

Dans sa chronique du 28 avril, Isabelle Saporta revient sur les polémiques qui ont émaillé les rassemblements en hommage à Aboubakar Cissé, tué à coups de couteau dans une mosquée.

Les investigations se poursuivent à la mosquée locale de La Grand-Combe, après qu'un fidèle a été poignardé à mort.
Crédit : SYLVAIN THOMAS / AFP
Isabelle Saporta
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L'émotion domine dans toute la France, trois jours après le meurtre d'Aboubakar Cissé, un musulman de 22 ans tué de plusieurs coups de couteau le 25 avril dans une mosquée du Gard. Le suspect s'est rendu ce 28 avril en Italie. 

La journée de dimanche a été marquée par l'émotion, mais aussi par des polémiques lors de la manifestation place de la République à Paris. Tout le monde devrait être en train de pleurer ce jeune homme, ensemble. Tout le monde devrait être uni derrière lui, tout le monde devrait, ensemble, se dire "plus jamais ça", sauf que ce n'est pas ce qui se passe.

Chacun y va de sa petite polémique médiocre, comme pour mieux mettre le feu aux poudres. On traque ceux qui n'utilisent pas le mot "islamophobe", comme si c'était le signe de leur trahison. Mais trahison de quoi ? Oui, c'est de la haine anti-musulman. Et qu'on dise haine anti-musulman, crime anti-musulman ou crime islamophobe, qu'est-ce que ça change au fait que ce jeune homme ait été assassiné parce qu'il était musulman ?

Ce qu'on veut, c'est pas de voir la trombine éplorée des ministres à la télé, ni même les larmes de Jean-Luc Mélenchon

Isabelle Saporta

Tout le monde tombe sur le ministre de l'Intérieur parce qu'il se serait rendu sur place un jour trop tard. Vraiment, on en est là. À savoir, qui y va en prem's ? C'est la course à l'échalote pour être en premier devant les caméras ? Mais nous, ce qu'on veut, c'est pas de voir la trombine éplorée des ministres à la télé, ni même les larmes de Jean-Luc Mélenchon à la manif d'hier soir contre l'islamophobie. 

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Nous ce qu'on veut, c'est que ces crimes odieux n'arrivent plus jamais. Il y en a assez des postures. Et virez le député Jérôme Guedj de la manif de République au cri de PS "Parti sionniste", ça veut dire quoi ? Que quand on est juif en France, on ne peut plus pleurer un musulman ? 

Et le collaborateur parlementaire LFI, qui en appelle durant cette même manifestation à constituer partout dans le pays des brigades d'autodéfense populaire. Il veut quoi au juste ? La guerre civile ?

Des ingénieurs du chaos veulent nous pousser à la haine de tous contre tous, à la peur de tous contre tous. Ils veulent que chacun d'entre nous se replie sur sa communauté, que chaque communauté ne pleure que ses morts à elle et déteste les autres. Sauf que se laisser aller au pire en se disant qu'on n'a plus rien à perdre, c'est risquer de tout perdre. Aussi ne vous réjouissez pas trop vite, les ingénieurs du chaos, parce que vous n'aurez pas notre haine, mais notre sursaut.

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