Ils ont tous moins de 26 ans et avaient mis sur pied un vaste réseau de livraison de produits dans les prisons de l'ouest de l'Hexagone. Vendredi 29 septembre, le parquet de Nantes a annoncé le démantèlement d'un réseau qui s'était, lui-même, baptisé "Air Colis"... pour son utilisation de drones lors des livraisons.
Quatre hommes âgés de 21 à 26 ans, résidant à La Baule (Loire-Atlantique), ont été mis en examen pour "survol de zone interdite", "introduction irrégulière d'objets à des détenus" et "trafic de stupéfiants", a précisé le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul.
Ils sont soupçonnés d'être au coeur d'un système de livraison particulièrement sophistiqué qui se faisait connaître sous le nom d'"Air Colis". Le réseau était présent sur l'application Snapchat et était actif dans les centres pénitentiaires de Nantes, Lorient, Le Havre et Poitiers.
Selon le parquet, les malfaiteurs passaient par les proches des détenus pour récupérer la marchandise à livrer (stupéfiants et téléphones portables). Ils se faisaient rémunérer la livraison à hauteur de 400 euros pour 500 grammes (la charge maximale pour leurs drones). Les aéronefs, eux, étaient de simples modèles du commerce affichés à 500 euros.
Agissant en pleine nuit, ils avaient équipé les engins d'une pince permettant de larguer une chaussette contenant la marchandise, suspendue par un fil de pêche, au plus près des fenêtres des détenus. Les destinataires du colis guidaient, dans le même temps, le pilote du drone avec des codes lumineux.
Les quatre mis en cause avaient même établi une base logistique dans un hangar de Pornichet (Loire-Atlantique). Depuis le mois de mai, ils auraient réalisé une cinquantaine de livraisons. Les premiers signalements, réalisés par l'administration pénitentiaire, remontaient également à mai dernier. Des fouilles à la maison d'arrêt de Carquefou, près de Nantes, avaient permis de découvrir 36 téléphones portables et 1,6 kg de stupéfiants, principalement du cannabis.
Saisis de l'enquête, les gendarmes ont notamment utilisé "un aéroscope qui permet de détecter les fréquences des moteurs des drones", a expliqué Cécilia Agez, commandante de la compagnie de gendarmerie de Nantes.
Trois suspects, des frères d'origine toulousaine connus de la justice, ont été interpellés le 26 septembre dernier dans un champ voisin de la maison d'arrêt de Carquefou. L'opération de gendarmerie a eu lieu vers 4h00 du matin, en pleine livraison. Un quatrième homme a été interpellé un peu plus tard à son domicile.
Ils encourent jusqu'à 10 ans de prison pour deux d'entre eux, une peine maximale doublée pour les deux autres, en raison d'une récidive pour le trafic de stupéfiants. Les détenus commanditaires et leurs proches encourent également des poursuites.
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