Dieudonné a toujours suscité la surprise et la consternation à cause de ses sketches à l'humour douteux ou à ses sorties malveillantes. Après de nombreuses condamnations pour incitation à la haine, négationnisme ou antisémitisme, marquant une carrière faites de conflit et de provocation, l'humoriste surprend de nouveau avec des excuses adressées aux personnes de confession juive.
Dans une lettre dévoilée par Israël Magazine ce mardi 10 janvier, Dieudonné "demande pardon". La rédaction révèle qu'une rencontre était "envisagée" avec Francis Lalanne et le rédacteur en chef du magazine, André Darmon. L'entretien n'ayant pas eu lieu, l'humoriste français a rédigé son mea culpa dans lequel il revient sur ses propos. Loin d'être une nouvelle blague de mauvais goût, il semble vouloir s'acquitter de 35 ans de carrière désordonnée et tumultueuse.
"Je tiens également à demander pardon à toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques", dit-il après avoir expliqué avoir consacré tout son temps et son énergie à son métier d'humoriste, qui est sa "véritable passion". Pourtant, ses "gesticulations artistiques" comme il les appelle, ont été condamnées à de nombreuses reprises par la justice belge, canadienne et française pour apologie du terrorisme, injure raciste et provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence.
Particulièrement visés par les propos de Dieudonné, il demande pardon "notamment à mes compatriotes de la communauté juive, avec lesquels je reconnais humblement m’être laissé aller au jeu de la surenchère". Pour rappel, ses pages Facebook et Instagram avaient été supprimées en 2020 pour "contenu se moquant des victimes de la Shoah" et des "termes déshumanisants à l'encontre des Juifs".
Cependant, il reconnaît désormais les faits. "C’est vrai, j’ai parfois été trop loin et fais preuves d’outrances, de provocations déplacées", écrit-il dans sa lettre. "Pour toutes ces fautes et excès, je demande pardon. Mon ambition était de faire rire tout le monde et la communauté juive fait partie de mon monde. Je n’ai pas réussi à la faire rire, et je le regrette".
En plus d'annoncer sa retraite au Cameroun, il fait part de son envie de "quitter la scène en paix : en paix avec moi-même, en paix avec les autres, dans un respect réciproque et sincère. Je veux apporter ma pierre à l’édifice de la réconciliation dans un contexte de tensions générales exacerbées".
Après de multiples amendes, condamnation et peines de prison pour ses insultes répétées, il achève ainsi sa lettre : "je demande tout simplement pardon pour le mal que j’ai pu faire même sans le vouloir".