Quatre mois de prison et deux amendes. Ce sont les trois condamnations dont a écopé Dieudonné M'Bala M'Bala ce vendredi 2 juillet, dans trois affaires distinctes. L'humoriste de 55 ans a été jugé coupable d'"injure publique" et de "provocation à la haine".
La première affaire a été jugée en son absence à Paris pour "injure publique envers un fonctionnaire". Le fonctionnaire en question est l'ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, Frédéric Potier. Une vidéo diffusée en septembre 2020 en serait la preuve. Pour cela, Dieudonné a été condamné à payer 10.000 euros d'amende.
Toujours à Paris, l'humoriste était également jugé pour "injure publique à caractère antisémite" et "contestation de crime contre l'humanité" dans deux autres vidéos datant du mois de mai 2020. Des propos qui lui ont valu une condamnation plus lourde : quatre mois d'emprisonnement. Dans cette affaire, Dieudonné soutient qu'il n'est pas l'auteur des vidéos mais qu'il s'agirait de "deepfake", une technique de trucage numérique très sophistiquée, avait expliqué le polémiste lors de son procès en mai.
Le "deepfake" avancé par Dieudonné n'a pas convaincu le tribunal. "Le personnage apparaissant à l'écran, identifié par les enquêteurs comme Dieudonné M'Bala M'Bala, a le même nom, la même apparence, la même voix et les mêmes références lexicales que le prévenu", a indiqué le tribunal. "Ces éléments, confortés par les constations effectuées lors de l'audience, constituent un faisceau d'indices matériels permettant d'identifier le prévenu comme étant la personne s'exprimant dans la vidéo", a souligné le tribunal.
L'avocat du polémiste, Me David De Stefano, a indiqué à l'AFP que son client allait faire appel des deux décisions rendues à Paris.
La dernière affaire dans laquelle Dieudonné a été jugé est à Nice. L'humoriste a été condamné à 5.000 euros d'amende pour injure publique envers le maire de la ville Christian Estrosi. Les propos auraient été tenus encore une fois dans une vidéo datant de mars 2019, a annoncé à l'AFP l'avocat du maire de droite. Le polémiste devra aussi verser 3.000 euros de dommages-intérêts à l'élu et rembourser ses frais de justice à hauteur de 2.000 euros.
Tout ceci s'ajoute à sa lourde condamnation en appel la semaine dernière à trois ans d'emprisonnement, dont deux ferme, et 200.000 euros d'amende, pour avoir notamment détourné plus d'un million d'euros de recettes non comptabilisées de ses spectacles.