“Clan Yoda” : tout comprendre à l’un des principaux gangs marseillais

L'interpellation au Maroc de Félix Bingui, dit "Féfé" ou encore "Le chat" a fait les gros titres tout le week-end. Il s'agit du chef du Clan Yoda, présenté comme l'un des gangs les plus puissant qui règne sur le trafic de drogue à Marseille. Si cela marque un tournant à court terme dans le trafic, Philippe Pujol estime qu'à long terme cette arrestation est "dérisoire".

"Un grand chef avec une structure pyramidale, ça n'existe plus depuis environs 2010", explique l'écrivain et journaliste spécialiste du milieu marseillais. "Aujourd'hui on a un système qui ressemble beaucoup au système légal, c'est-à-dire une uberisation." Désormais, les trafics s'organisent autour de grossistes internationaux, qui arrosent Marseille, l'Angleterre ou encore la Hollande. 

Félix Bingui est un semi-grossiste, qui récupère les produits et qui le distribue lui-même dans des cités à lui, qui sont des "franchises" : "Quand on a attrapé un semi-grossiste, il y en a déjà d'autres qui vont entrer dans la danse", ajoute Philippe Pujol. "L'organisation du banditisme est désormais telle que ce n'est pas par l'arrestation des personnalités que l'on va arrêter le trafic."

"Le même fonctionnement que la grande distribution"

L'arrestation de Félix Bingui et peut-être de son rival, le chef de la DZ Mafia, va sûrement atténuer les règlements de compte pendant quelque temps, sans toutefois une nécessité de vengeance, vu que le chef a seulement été interpellé et non tué. "Le cannabis a le même mode fonctionnement que la grande distribution", compare ainsi le journaliste. "Si d'un seul coup on ferme une grosse enseigne de distribution, pour autant le grossiste lui va continuer à vendre."

Selon Philippe Pujol, le problème n'est pas pris dans le bon sens : "Si on compare le trafic de stupéfiants comme le symptôme d'une maladie grave, les policiers sont les infirmiers. Ils sont nécessaires, ils soulagent." 

Toutefois les sources sont des problème de société divers, avec les "vulnérables qui consomment" et les "mains noires", les dealers qui vendent. "Nous on travaille que sur la police, c'est perdu d'avance !"