Cédric Jubillar renvoyé devant la cour d'Assises : ce qu'il faut savoir sur les faits qui lui sont reprochés

Cédric Jubillar dans le box des accusés : après 4 ans de procédure judiciaire, la scène aura bien lieu. Jeudi 26 septembre, la cour d'appel du Tarn a confirmé le renvoi du trentenaire devant la cour d'Assises pour le meurtre de sa femme et mère de ses deux enfants, Delphine Jubillar. Lui a toujours nié les faits.

Tout remonte à la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-mines, dans le Tarn. Cette nuit-là, Delphine Jubillar disparaît. Selon son mari, qui signale les faits à la gendarmerie, elle est sortie, emportant avec elle son téléphone portable. 

Pourtant, la piste de la disparition volontaire est vite écartée. Les proches de Delphine sont formels : jamais, elle ne serait partie sans ses enfants. De gigantesques battues sont organisées pour tenter de la retrouver.

La piste du féminicide

C'est lors de ces événements populaires que les premiers doutes se portent sur le mari de la disparue, Cédric. Son attitude désinvolte face à la disparition de sa compagne interpelle les enquêteurs, explique Patrick Tejero, qui suit l'affaire pour RTL, dans Les Voix du crime. Il se montre aussi avec une nouvelle compagne et ironise sur la situation.

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Parallèlement, l'enquête met la lumière sur les circonstances précédant la disparition de Delphine Jubillar : l'infirmière avait demandé le divorce l'été d'avant, agacée des déséquilibres dans son couple. Elle travaillait de nuit et s'occupait des deux enfants du couple, alors que Cédric, son mari, autoentrepreneur, traînait à faire les travaux dans la maison familiale.

Delphine avait par ailleurs fait la rencontre d'un autre homme, mis depuis hors de cause, et correspondait régulièrement avec lui. Elle projetait de s'installer avec lui après son divorce. Une dispute aurait-elle éclaté dans le couple à ce sujet cette nuit de décembre 2020 ? C'est ce que semble corroborer trois témoignages : celui de l'aîné du couple qui décrit une vive altercation entre ses parents et deux voisines qui racontent avoir entendu des cris vers 23h.

Pas de corps, pas de preuve ?

Cédric Jubillar est placé en garde à vue, mis en examen et incarcéré à l'été 2021. Dans une conférence de presse, le procureur explique les nombreux indices concordants qui pèsent contre lui : la couette de Delphine dans la machine à laver lors de la perquisition, son podomètre qui indique très peu de pas au moment de la disparition de sa femme, la voiture de Delphine qui semble avoir été utilisée pendant la nuit...

"Il nous explique aussi que Cédric Jubillar a évolué dans ses déclarations, qu’il y a eu des déclarations contradictoires dans sa garde à vue, et que manifestement, il aurait menti aux enquêteurs", se souvient Patrick Tejero. Par la suite, viennent s'ajouter des expertises téléphoniques qui confirment un comportement étrange de la part du suspect au moment de la disparition de sa femme.

En l'absence du corps et sans preuves matérielles, les avocats de Cédric Jubillar contestent les charges qui pèsent sur leur client et ont multiplié les procédures pour libérer leur client de détention. "Attendre des aveux de quelqu'un c'est déjà le déclarer coupable"", regrette aujourd'hui Me Jean-Baptiste Alary, invité de RTL Midi. Selon BFM-TV, la famille de Delphine a, elle, réagi à la nouvelle du procès à venir avec "soulagement".