Trois ans et demi que Delphine Jubillar a disparu par une nuit froide de décembre 2020 dans un village du Tarn. Trois ans que son mari Cédric attend lui en prison que son sort judiciaire soit réglé. À sept reprises, ses demandes de remise en liberté ont été refusées. Sa détention conditionnelle a été systématiquement prolongée même si l’époux n'a jamais varié d'un pouce dans ses dénégations : il n'a pas tué sa femme.
La justice demeure sur ses positions : Cédric Jubillar, dernière personne à avoir vu vivante Delphine, est bel et bien le seul et unique suspect. Son mobile serait élémentaire : il n'acceptait pas que cette épouse le quitte et refasse sa vie pour un autre homme, il était animé par la jalousie et la colère.
"Il est obsédé par une seule chose, c'est de découvrir qui est l'amant de sa femme, parce qu'au fond la séparation, c'était acté. Il s'était fait une raison de cette séparation, il s'y était préparé", précise Frédéric Abéla, journaliste et invité de L'Heure du crime.
Dès les premiers mois de l'enquête, les gendarmes vont s'intéresser à la vie mouvante du couple Jubillar. "C'est une histoire qui ronronne. On sent bien que Delphine commence à s'ennuyer dans cet environnement un petit peu étouffant. Elle voit que les choses n'avancent pas, elle voit que les travaux de la maison n'avancent pas, son CDI, c'est un échec. Mis bout à bout, ça commence à bouillir et il y a des envies chez Delphine de voir autre chose", détaille Frédéric Abéla.
Une séparation compliquée et un divorce redouté par le mari pourraient être un possible mobile de crime. Cédric Jubillar reconnaît avoir confié à sa mère Nadine que si Delphine avait un amant, il allait la tuer. Pourtant, devant les enquêteurs, il nie toute implication dans la disparition de sa femme et ne cesse de répéter "Je n'ai rien fait". "Les gendarmes ne s'attendaient pas à ce que Cédric Jubillar soit aussi inflexible. Ils pensaient sérieusement qu'il allait plier, qu'ils allaient obtenir des aveux", indique Frédéric Abéla.
L'enquête relève une multitude d'indices qui seraient accablants pour Cédric Jubillar, mais il manque le plus important d'entre eux : le corps de Delphine Jubillar qui n'a jamais été retrouvé. "C'est pas faute d'avoir cherché ce corps avec des moyens très importants, avec des brigades canine, d'avoir cherché et fouillé à plusieurs mois d'intervalle. C'est vraiment le problème majeur de cette affaire, c'est qu'on n'a pas le corps de Delphine", explique Patrick Isson, journaliste et invité de L'Heure du crime.
Le procès de Cédric Jubillar pourrait se tenir en 2025 devant la cour d'assises du Tarn, à Albi.
- Frédéric Abéla, journaliste à La Dépêche du Midi et auteur du livre Jubillar, l'enquête inachevée publié aux éditions La Dépêche.
- Patrick Isson, journaliste et correspondant RTL dans la région de Toulouse.
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