Cambriolage au Louvre : comment l'analyse ADN a été déterminante dans l'enquête

Des moyens considérables ont été mobilisés pour l'enquête après le cambriolage du Louvre. Deux hommes sur quatre ont été interpellés une semaine après le braquage. L'analyse de l'ADN a été déterminante dans cette enquête. Les enquêteurs ont travaillé sur ces traces laissées par les malfaiteurs, plus de 150 selon la procureure de Paris.
 
Ces traces ont été prélevées sur des objets retrouvés au pied du Louvre, comme un talkie-walkie, deux disqueuses, un gilet jaune et un casque de moto. Dans leur fuite, les cambrioleurs n'ont pas eu le temps de mettre le feu à la nacelle utilisée, qui constitue une preuve matérielle supplémentaire. 

"Ce qu'on va analyser, ce sont les cellules que les gens ont pu laisser par contact. Notre peau est en constante reconstruction, donc les cellules meurent et il y en a d'autres qui viennent les remplacer et ces cellules qui sont mortes vont se déposer sur tous les objets qu'on touche", a expliqué Olivier Pascal, expert en empreinte génétique.

Pour réaliser ces prélèvements, les enquêteurs utilisent des écouvillons, des sortes de coton tige, en appliquant la technique de l'échantillonnage. "C'est-à-dire faire un nombre limité de prélèvements, par exemple, à l'intérieur d'un casque, on va s'intéresser surtout au niveau des joues du casque, au niveau de la lanière qui se trouve sous le menton", a ajouté l'expert.

Une enquête sur la téléphonie

L'autre technique utilisée est le quadrillage qui consiste à analyser la totalité de la surface du scellé. Les données collectées sont ensuite envoyées au fichier national automatisé des empreintes génétiques à Écully, près de Lyon. L'ADN est comparé en 48 heures avec celui des personnes connues des services de police, ce qui est le cas des deux hommes interpellés. 

Pour mettre la main sur deux de ces auteurs présumés, les enquêteurs ne se sont pas contentés d'une analyse scientifique. Ils ont d'abord exploité les images de vidéo surveillance pour retracer la fuite des cambrioleurs, dont ils avaient perdu la trace dimanche 19 octobre. Les 100 enquêteurs de la BRB et de la BRI ont travaillé sur la téléphonie.

"Est-ce que, par exemple, certains téléphones ont borné là où a été volée la nacelle et au Louvre, là où a été commis le cambriolage, ce serait intéressant", a expliqué Jean-Marc Bloch, ancien patron de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). 

Parmi les enquêteurs de la BRB figure une équipe spécialisée dans les œuvres d'art et de bijoux, qui a l'habitude de travailler sur les braquages de maroquinerie et de bijouteries. Selon plusieurs enquêteurs de la Police judiciaire, toutes les sources, tous les indics ont été mis à contribution afin de remonter le plus vite possible sur ces malfaiteurs.

7 minutes pour braquer le Louvre, un podcast inédit de RTL. Dimanche 19 octobre 2025, en plein cœur de Paris, un braquage a frappé le musée le plus célèbre du monde. En seulement sept minutes, quatre hommes masqués ont dérobé neuf joyaux de la Couronne de France dans la galerie d’Apollon du Louvre, avant de disparaître à scooter le long de la Seine. En trois épisodes, Nathan Laporte refait le film du cambriolage et ses conséquences en s’appuyant sur les informations et les témoignages recueillis par les journalistes de la rédaction de RTL.