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La parure de l'impératrice Eugénie, exposée au Musée du Louvre, le 14 janvier 2020.
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Le 19 octobre dernier, peu après l'ouverture du musée du Louvre, plusieurs cambrioleurs se sont introduit dans la galerie d'Apollon. Ils se sont emparés de huit bijoux comptant parmi les plus précieux joyaux de la Couronne de France avant de repartir sur des scooters T-Max. Plus de 24 heures après ce cambriolage express, les malfaiteurs n'ont pas été retrouvés.
Parmi les huit objets volés figurent le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, composé de huit saphirs et 631 diamants, et le diadème de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui compte près de 2.000 diamants.
Un neuvième objet, la couronne de l'impératrice Eugénie, a été abandonné dans leur fuite par les malfaiteurs et son état est "en cours d'examen", a détaillé le ministère de la Culture dans un communiqué.
Ces bijoux volés sont dotés d'une valeur historique et patrimoniale inestimable. Mais comment les voleurs comptent-ils en tirer profit ? Sur RTL, l'historien Vincent Meylan, spécialiste de la haute joaillerie, estime que ces pièces de collection sont "très vendables".
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"On oublie que ces bijoux, d'abord, ne sont pas tous techniquement des bijoux de la couronne, parce que la France a vendu ces bijoux de la couronne aux enchères en 1887, quasiment la totalité, précise-t-il. Ces bijoux ont été rachetés au cours des 40 ou 50 dernières années dans des ventes aux enchères, à des prix marchands, par principalement l'Association des Amis du Musée du Louvre. Ce sont les mécènes, petits et grands français étrangers ou les touristes qui ont acheté leur billet d'entrée qui ont permis de racheter ces bijoux".
Ils ont pris les bijoux avec des pierres de couleurs qu'on peut retailler relativement facilement et qu'on peut revendre sur un marché secondaire (d'occasion).
Vincent Meylan, spécialiste de la haute joaillerie, sur RTL
Selon l'historien, les voleurs "n'ont pas pris ces bijoux par hasard". "Ils n'ont pas pris les gros diamants comme le Régent qui sont invendables parce que trop gros, trop connus, explique-t-il. En revanche, ils ont pris les bijoux avec des pierres de couleurs qu'on peut retailler relativement facilement et qu'on peut revendre sur un marché secondaire (d'occasion)".
"Le diadème de perles de l'impératrice Eugénie, ce sont des grosses perles rondes, ajoute l'historien. Elles sont percées. Vous enlevez les perles, vous les montez sur un fil de soie avec d'autres perles, ça vous fait des colliers de perles fines. Je dénie à quiconque la possibilité d'identifier ces perles comme étant les perles du diadème de l'impératrice Eugénie. C'est absolument impossible à identifier".
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"Il y a dix ans, on a cambriolé le musée des rois de Saxe à Dresde, raconte l'historien. On a pris des diamants en taille ancienne, on ne les a jamais retrouvés. La broche reliquaire qui comportait deux diamants légués par le cardinal de Mazarin à Louis XIV en 1661, sont en forme de cœur : vous taillez les trois côtés du cœur, ça vous fait un diamant taille ronde, en plus venant d'Inde, top qualité. Il n'y a pas de traçage au laser sur ces pierres".
Ce lundi matin sur RTL, la gemmologue Nathalie Abou Vidal a expliqué ce procédé, confirmant les propos de Vincent Meylan. "Ce qu'on fait pour les pierres qui sont rares : on les marque au laser, explique-t-elle. Mais ça, ce sont des pierres historiques, je ne vois pas vraiment comment on aurait pu les marquer au laser, parce que ça les abîmerait quand même très légèrement".
Il pourrait donc en être de même pour les bijoux volés au Louvre, comme l'explique Vincent Meylan : "Les saphirs de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie, c'est pareil : vous les cassez en deux, vous faites deux pierres de taille moyenne à partir de la grosse. Ils ne vont pas les vendre au prix de la valeur historique et au prix réel du marché".
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L'absence de traçage apparaît également comme une donnée pessimiste dans l'optique de reconstituer à l'avenir les bijoux volés en retrouvant les pierres précieuses volées. Le butin est estimé à plusieurs millions d'euros.
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