Cambriolage du Louvre : ce que l’on sait après l’interpellation de deux suspects

L’enquête sur le spectaculaire cambriolage du musée du Louvre progresse. Dans la soirée du samedi 26 octobre, deux hommes ont été interpellés par la police judiciaire dans le cadre de cette affaire hors norme, au cours de laquelle des bijoux inestimables de la couronne de France ont disparu. Le préjudice est estimé à près de 88 millions d’euros.

Les deux hommes ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime. Cette investigation, conduite par la brigade de répression du banditisme (BRB) et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), connaît désormais une avancée significative.

Mais l’enquête est loin d’être terminée. Au moins deux autres membres du commando sont toujours recherchés, de même que le précieux butin, dont les enquêteurs n’ont pour l’heure retrouvé aucune trace.

Qui sont les deux suspects ?

Selon les informations du Parisien, confirmées par RTL, les interpellations ont eu lieu dans la soirée du 26 octobre lors d’une opération d’urgence. Le premier suspect a été arrêté à l’aéroport Charles-de-Gaulle alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie. Une arrestation réalisée par la Brigade de répression du banditisme (BRB) avec le soutien de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI).

Le second a été interpellé peu après en Seine-Saint-Denis, dans le nord de la région parisienne, alors qu’il tentait lui aussi de prendre la fuite. Les deux hommes, âgés d’une trentaine d’années et connus de la police pour des faits précédents de vols, ont été placés en garde à vue pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime.

Les premiers indices déterminants

Les enquêteurs ont pu progresser rapidement grâce aux éléments retrouvés sur place. La procureure de Paris avait indiqué cette semaine que près de 150 traces d’ADN et d’empreintes avaient été retrouvées. Ces dernières ont été relevées sur les lieux du vol, notamment sur les objets laissés par les malfrats lors de leur fuite — casque, disqueuse, gilet jaune — mais aussi sur le camion monte-charge qu’ils n’ont pas eu le temps d’incendier.

Ces découvertes ont permis d’orienter les recherches et d’identifier les deux suspects désormais entre les mains de la justice. Les gardes à vue peuvent durer jusqu’à quatre jours, soit 96 heures, ce qui laisse aux enquêteurs le temps d’obtenir d’éventuelles précisions sur le déroulement des faits ou la localisation du butin.

Laurent Nuñez adresse "ses plus vives félicitations aux enquêteurs"

Placée sous la direction de la brigade de répression du banditisme et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, l’enquête mobilise près d’une centaine d’enquêteurs. Les autorités espèrent non seulement retrouver les pièces volées, mais aussi comprendre comment un tel cambriolage a pu se produire au sein de l’un des musées les plus sécurisés du monde.

Ce dimanche 26 octobre, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a salué le travail des enquêteurs après les interpellations des deux suspects. Sur X, il a adressé ses "plus vives félicitations aux enquêteurs qui ont travaillé sans relâche comme [il le leur avait] demandé et qui ont toujours eu toute [sa] confiance". 

Le ministre a toutefois rappelé que les investigations devaient "se poursuivre en respectant le secret de l’enquête, sous l’autorité de la juridiction interrégionale spécialisée du parquet de Paris".

Le parquet de Paris, par l'intermédiaire de la procureure de la République, Laure Beccuau, confirme ces interpellations et que l'une d'entre elle a eu lieu à l'aéroport de Roissy, déplorant "la divulgation précipitée de cet élément par des personnes informées, sans considération pour l’enquête"."Il est trop tôt pour apporter quelque précision que ce soit", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle communiquera "des éléments complémentaires à l’issue de cette phase de garde à vue".

"Rien de comparable au préjudice historique causé par ce vol"

Malgré ces arrestations, l’enquête est loin d’être terminée. Les forces de l’ordre recherchent toujours au moins deux autres membres du commando, ainsi que d’éventuels complices ou commanditaires. Les enquêteurs n’excluent pas la possibilité d’un réseau structuré, capable d’écouler des œuvres ou des bijoux de très grande valeur sur le marché noir international.

Parmi les objets volés figurent plusieurs bijoux de la couronne de France, pièces rares et emblématiques des collections royales. Leur valeur marchande est estimée à 88 millions d’euros, selon la conservatrice du musée. Mais pour les autorités, cette somme ne traduit pas l’ampleur du préjudice. 

"Cette somme est effectivement spectaculaire, mais il faut bien garder en mémoire que ce préjudice est un préjudice économique, et qu’il n’a rien de comparable au préjudice historique causé par ce vol", a rappelé la procureure de Paris, le 21 octobre sur RTL. Elle a ajouté que les cambrioleurs n’auraient aucun intérêt à détruire les pièces. "Les malfaiteurs ne gagneront pas 88 millions d’euros s’ils avaient la très mauvaise idée de dessertir ces bijoux, de les fondre. Donc, on peut espérer qu’ils réfléchissent à la chose et qu’ils ne détruisent pas ces bijoux sans raison."
Cinq jours après le spectaculaire cambriolage de la galerie d’Apollon, l’État et la direction du musée ont choisi la prudence absolue. Dans l’attente d’un audit complet du dispositif de sécurité, tout risque a été écarté. Vendredi 24 octobre, une partie des collections de bijoux du musée a été transférée dans le plus grand secret, sous haute protection. Escortés par des motards de la Préfecture de police de Paris, les précieux objets ont parcouru les quelques centaines de mètres qui séparent les vitrines du Louvre des coffres ultra-sécurisés de la Banque de France. 

Le cambriolage du Louvre raconté minute par minute

7 minutes pour braquer le Louvre, un podcast inédit de RTL. Dimanche 19 octobre 2025, en plein cœur de Paris, un braquage a frappé le musée le plus célèbre du monde. En seulement sept minutes, quatre hommes masqués ont dérobé neuf joyaux de la Couronne de France dans la galerie d’Apollon du Louvre, avant de disparaître à scooter le long de la Seine. En trois épisodes, Nathan Laporte refait le film du cambriolage et ses conséquences en s’appuyant sur les informations et les témoignages recueillis par les journalistes de la rédaction de RTL.

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