Attaque au couteau de la gare de Lyon : le suspect voulait "s'en prendre à des Français"

Selon les premiers éléments de l'enquête, le ressortissant malien qui a blessé plusieurs personnes avec un couteau samedi 3 février à la gare de Lyon à Paris voulait "s'en prendre à des Français", a indiqué le parquet de Paris, mardi 6 février. L'homme âgé de 32 ans avait été présenté à un juge d'instruction mardi matin en vue de sa mise en examen. 

"Les déclarations du mis en cause, comme l'exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu'il avait commis son acte pour s'en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation", a écrit dans un communiqué le parquet, qui a ouvert une information judiciaire pour tentatives d'assassinat aggravées notamment.

Le mis en cause était en garde à vue depuis samedi. Celle-ci avait été interrompue pendant presque 24 heures entre samedi et dimanche en raison d'un passage à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. Plusieurs personnes ont été blessées lors de cette attaque au couteau. Le pronostic vital d'un homme de 66 ans était "toujours engagé", lundi 5 février après-midi, a indiqué le parquet. 

Le suspect lui a porté un coup de couteau à l'abdomen et deux coups de marteau à la tête, peu après 7h30 samedi, selon une source policière. Deux autres hommes, nés en octobre 1966 et février 2000, ont aussi été blessés par "des coups en s'interposant", avait précisé le parquet. Deux victimes ont aussi été évoquées par le ministère public : "Une femme née en février 1999, qui était derrière le mis en cause lorsqu'il a mis feu à son sac, et après qui il a couru" ainsi qu'"un homme né en juin 1979, agent de sécurité, qui est également intervenu".

Inconnu des services de police français et italiens

L'assaillant, de nationalité malienne, était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait précisé le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité. Le suspect a vécu jusqu'à 2021 dans un centre d'accueil géré par l'association catholique Agathon dans le village de Montalto Dora, au nord de Turin.

Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n'a jamais manifesté de tendances violentes", ont précisé à l'AFP les carabiniers italiens. Les premiers éléments de l'enquête ont mené jusqu'à un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant, sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras.

Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l'auteur du compte écrit : "R.I.P. dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Dans d'autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.