Le corps de Sophie Le Tan a été identifié. L'étudiante disparue en septembre 2018 a été retrouvée mercredi 23 octobre par une enquêtrice qui n'était pas en service dans une forêt sur les hauteurs de Grendelbruch, dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin).
"Les analyses ADN confiées à l'Institut national de la police scientifique (INPS) de Paris et exécutées en l'état sur certains de ces ossements humains viennent de révéler que le profil génétique féminin mis en évidence est identique au profil génétique de Sophie Le Tan", a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.
La zone où a été trouvé le corps n'était pas inconnue des enquêteurs. Elle avait déjà fait l'objet de recherches, à l'automne 2018, car le portable du principal suspect Jean-Marc Reiser "avait borné dans le secteur les jours suivants la disparition de l’étudiante".
Une semaine après la disparition, la police arrête l'auteur de l'annonce à laquelle Sophie Le Tan avait répondu, Jean-Marc Reiser, 60 ans, déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute après la disparition dans les années 1980 d'une jeune VRP jamais retrouvée. Repéré notamment par ses données téléphoniques, cet homme diplômé, alors sans profession et décrit comme solitaire, a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.
Son domicile a été perquisitionné à deux reprises, la dernière fois en juin. Lors de cette perquisition, des traces de sang effacées intentionnellement ont été repérées en plusieurs endroits dans l'appartement, mais aussi sur le manche d'une scie saisie dans la cave et sur des chaussures et une veste lui appartenant.
Il a toujours nié être impliqué dans cette affaire et a indiqué aux policiers qu'il avait bien accueilli la jeune étudiante chez lui le jour de sa disparition et qu'il avait soigné des blessures qu'elle avait à la main, d'où les traces de sang retrouvées à son domicile.
En quartier d'isolement à la maison d'arrêt de Strasbourg depuis presque un an, Jean-Marc Reiser a vu mercredi 4 septembre sa détention provisoire être prolongée de six mois. Il devrait être réinterrogé prochainement à propos des derniers éléments trouvés, comme les traces de sang sur ses chaussures.
Début octobre, les avocats du principal suspect, Jean-Marc Reiser, ont demandé à la cour d'appel de Colmar, le retrait du dossier d'instruction de plusieurs objets saisis au domicile de leur client. Ils invoquaient des irrégularités procédurales, considérant que la saisie de ces objets s'apparentait à des "perquisitions déguisées". Mais la requête a finalement été rejetée par la justice.
Selon un rapport du psychiatre rendu le 4 septembre dernier, si les faits étaient avérés, Jean-Marc Reiser serait pleinement responsable de ses actes. Toujours dans la même hypothèse, le suspect présenterait, selon l'expert, "une dangerosité criminologique exceptionnelle".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.