Affaire Ismaël Abdelkader : "Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle", prévient sa sœur Myriam

Les enquêtes ouvertes puis fermées pour résoudre l'énigme de la mort de son frère, Myriam Abdelkader ne les compte plus. En 2012, le corps d'Ismaël Abdelkader est retrouvé enfoui dans le jardin d'un ancien gendarme à Pfetterhouse (Haut-Rhin). À l'époque, sa famille le cherche depuis six ans. Myriam, sa cadette d'à peine quelques mois, se donne pour mission de résoudre les circonstances de la mort du jeune homme.

Trois ans après, la découverte du corps d'Ismaël, le principal suspect, petit-fils du propriétaire de la maison de Pfetterhouse, se donne la mort. Il a toujours nié avoir tué le jeune homme rencontré lors d'un voyage en Hollande : selon sa version, Ismaël a fait une overdose lors d'une soirée et paniqué, il a pris la décision d'enterrer son corps. 

S'est-il senti acculé malgré la clôture de l'enquête décidée par la juge d'instruction ? "Je ne voyais pas ce qui pouvait, en dehors d'Ismaël, le laisser se suicider, estime Myriam dans Les Voix du crime. Il avait un enfant, il avait sa compagne..." Toujours est-il que, sans le principal suspect, difficile d'obtenir le fin mot de l'histoire. Son grand-père, propriétaire de la maison, est lui aussi décédé. Pourtant, Myriam l'assure : "Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle s'il le faut". Et c'est ce qu'elle a toujours fait.

Tout le monde était au courant, mais personne ne voulait agir

Myriam Abdelkader

Devenue mère de deux enfants, elle passe son temps libre à éplucher le dossier sur la mort de son frère. En analysant élément par élément, elle retrouve plusieurs témoins. L'une d'elle lui apporte son témoignage. "Elle avait déjà appelé à l'époque la gendarmerie pour signaler qu'il y avait un corps (dans le jardin de la maison de Pfetterhouse, ndlr). On ne l'a jamais prise au sérieux", raconte Myriam Abdelkader.

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Un autre, lui rapporte des faits similaires : lui aussi a tenté d'alerter sur ce qui se cachait dans cette maison. "Il m'a fait un témoignage de deux pages en disant bien qu'il avait déjà signalé le corps à la gendarmerie de Pfetterhouse à l'époque, qu'un adjudant lui avait dit 'si t'as des choses à dire, t'as qu'à écrire au procureur', relate Myriam. Il l'avait déclaré à la directrice de maison d'arrêt quand il était incarcéré. Elle n'a pas pris en compte ses dires. Il l'avait déclaré aussi au juge des libertés. Pareil, ils n'ont pas pris compte. Donc tout le monde était au courant, mais personne ne voulait agir."

Forte de ces nouveaux témoignages, Myriam Abdelkader a obtenu l'ouverture d'une nouvelle enquête pour homicide. C'est dans ce cadre qu'elle a rencontré le nouveau juge d'instruction. "Je lui ai clairement fait comprendre qu'il fallait nous apporter les réponses à nos points d'interrogation, qu'on était une famille qui, quand même, souffrait depuis 2006 et que notre deuil, on ne l'avait jamais fait", insiste-t-elle. Plus déterminée que jamais.

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