"La relation avec mon grand frère était très fusionnelle." Quand Ismaël Abdelkader disparaît le 6 mai 2006, sa sœur Myriam a 24 ans. Tous deux ont à peine un an de différence. "On a toujours tout fait ensemble, poursuit-elle. On a toujours tout partagé depuis notre enfance."
C'est cette raison qui pousse Myriam à se battre depuis 18 ans pour savoir ce qui est arrivé à son frère. En 2012, le corps du jeune homme a été découvert dans le jardin d'un ancien gendarme. C'est elle qui, après six ans de recherches vaines, est allée le reconnaître à Altkirch (Haut-Rhin) où étaient basés les enquêteurs en charge de l'affaire.
Là-bas, le gendarme en poste l'a accueillie "froidement", selon elle. Une carte vitale au nom d'Ismaël avait été trouvée avec la dépouille, mais Myriam ne voulait pas y croire. À sa demande, le gendarme lui a montré les photos. "C'était un squelette, mais j'ai reconnu la dentition de mon frère", raconte-t-elle dans Les Voix du crime.
Ismaël, c'était un garçon très sympathique, aimant, qui aimait aider les gens
Myriam Abdelkader
Dès le début, celle qui est aujourd'hui mère de deux enfants, dit avoir senti qu'il y avait "anguille sous roche". Pourquoi a-t-elle appris la découverte du corps de son frère par la presse alors qu'il était inscrit au fichier des personnes disparues ? Pourquoi les principaux suspects n'ont été interrogés que quelques heures et placés sous le statut de témoins assistés et non de mis en examen ? Pourquoi ce même gendarme qui l'avait accueillie à Altkirch a insisté sur le fait que ces mêmes personnes "étaient des enfants de bonnes familles" ?
Selon elle, aucune raison cohérente n'explique la mort d'Ismaël, jeune intérimaire dans une usine de chaudières, au moment de sa disparition. Surtout pas la version du principal mis en cause, petit-fils du gendarme propriétaire de la maison. Ce dernier assure qu'Ismaël a fait une overdose et qu'il a simplement voulu se débarrasser du corps. "On ne cache pas un corps si on n'a rien à se reprocher !" s'indigne-t-elle.
Depuis, elle n'a jamais lâché l'affaire. "Ismaël, c'est comme si on m'avait enlevé un bout de moi, s'émeut-elle. Ismaël, c'était un garçon très sympathique, aimant, qui aimait aider les gens (...) On est une famille de six enfants. Lui, c'était l'aîné. J'ai perdu mon papa en 2002. C'est vrai qu'après, il avait pris un petit peu le poste du pilier de famille sur qui on pouvait compter, toujours serviable, toujours à rendre des services. Tout le monde l'aimait. Il n'a jamais eu de problème. Vraiment jamais."
En 2018, le principal mis en cause sous le statut de témoin assisté a mis fin à ses jours. Cinq ans plus tard, une nouvelle enquête a été ouverte grâce à l'acharnement de Myriam pour obtenir la vérité dans ce dossier.
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