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2 min de lecture
Une patrouille de gendarmerie (illustration)
Crédit : DENIS CHARLET / AFP
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En août 2012, Myriam Abdelkader se rend à la gendarmerie d'Altkirch (Haut-Rhin). Tout juste rentrée de vacances, la jeune femme vient d'apprendre une nouvelle bouleversante : le corps de son frère Ismaël a été retrouvée à Pfetterhouse, un village des environs. L'endroit où a été enterrée la dépouille a été indiqué par un cambrioleur interrogé par les enquêteurs dans une autre affaire.
L'homme donne la localité d'une maison, propriété d'un gendarme retraité. "Ils s'y rendent et ils trouvent bien un squelette dans ce jardin-là", explique Myriam Abdelkader dans Les Voix du crime. À cette époque, cela fait six ans que la jeune femme cherche son frère. Parti en train de la gare de Morhange (Moselle) le 6 mai 2006, il n'est jamais revenu.
À la gendarmerie d'Altkirch, Myriam se souvient d'un accueil froid. "À l'époque, il y avait l'adjudant que je ne citerai pas. Je me souviens très bien de lui. Il m'a dit qu'on avait trouvé une carte vitale, que le corps avait été enterré, qu'il n'avait pas beaucoup plus d'informations, que les jeunes qui avaient fait ça étaient des enfants de bonne famille, qui travaillaient tous en Suisse. Il me les a fait passer pour des gens extraordinaires, formidables." Le début d'une longue série d'événements qui vont semer le doute dans la tête de la jeune femme : pourquoi tout le monde semble vouloir expédier le dossier de la mort de son frère ?
On a senti encore ce privilège : petit fils de gendarme qui a droit à de la bière, qui fait encore ce qu'il veut
Myriam Abdelkader
Dès la découverte du corps, les gendarmes arrêtent trois suspects. Parmi eux, Émilien, qui n'est autre que le petit-fils du propriétaire de la maison. Les trois auditions ne durent que quelques heures, et tous ressortent sous le statut de témoins assistés - et non de mis en examen - dans le cadre d'une enquête ouverte pour "recel de cadavre" - et non pour homicide.
Mais ce qui étonne d'autant plus Myriam, c'est un détail concernant les conditions de garde à vue du principal suspect : Émilien s'est vu prescrire de la bière pendant son audition. "Comment voulez-vous que nous prenions en sérieux l'audition qui a été faite ce jour-là en garde à vue, sachant que monsieur était alcoolisé ? Je veux dire, c'est pas cohérent. On interroge les gens quand ils sont à jeûn !" s'exclame-t-elle. "Donc on a senti encore ce privilège : petit fils de gendarme qui a droit à de la bière, qui fait encore ce qu'il veut, même dans une gendarmerie."
Émilien assure qu'Ismaël a fait une overdose et qu'il a simplement voulu se débarrasser du corps. Une version qui ne convainc pas Myriam : "on ne cache pas un corps si on n'a rien à se reprocher." En 2018, il a mis fin à ses jours, emportant avec lui ses secrets. Trois ans auparavant, la juge d'instruction avait clos l'affaire, estimant qu'il y avait prescription.
Depuis, Myriam se bat : en 2023, une nouvelle enquête a été ouverte grâce aux nouveaux éléments qu'elle est parvenue, avec son avocat, à verser au dossier.
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