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Flacons (image d'illustration).
Crédit : DIGICOMPHOTO / SCIENCE PHOTO LIBRA / FCA / Science Photo Library via AFP
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Un jour de septembre 2011, Agnès Lou, une femme de 43 ans se retrouve en détresse respiratoire et est hospitalisée en urgence à Bordeaux. La situation pourrait être malheureusement banale si ce n'était pas déjà sa deuxième admission sur place pour les mêmes symptômes, en moins de deux semaines.
Troublés par cette récidive, les médecins demandent un bilan toxicologique. Le résultat tombe : un taux anormalement élevé d’Aldicarbe, un pesticide interdit en France depuis 2007.
Le vendredi 30 septembre 2011, le parquet de Bordeaux ouvre discrètement une information judiciaire pour empoisonnement. Très vite, un détail attire l’attention des enquêteurs : dans les deux cas, une même personne est présente aux côtés d’Agnès Lou lors de ses douleurs. Il s'agit de Claudine Baquey, 66 ans, une veuve que la victime voit comme une tante "de cœur". Les policiers s'intéressent alors de près à cette femme de la bonne société bordelaise.
Le casier judiciaire de la suspecte mentionne une vingtaine de condamnations, non pas pour empoisonnement, mais pour chèques falsifiés, fraudes aux prestations sociales, faux documents administratifs et autres escroqueries.
L’étau se resserre lorsque Agnès Lou découvre que, pendant ses hospitalisations, Claudine a consulté son compte bancaire et utilisé sa carte bleue. Des assurances décès ont été souscrites à son nom, à son insu, au bénéfice unique de Claudine, pour un montant allant jusqu’à 500.000 euros. Si cette dernière admet avoir fait signer ces contrats, elle nie toute volonté de nuire.
En novembre 2012, après plus d’un an de détention, elle est libérée sous contrôle judiciaire. Mais l’enquête se poursuit et des témoignages s’accumulent : un ancien gendre la décrit comme manipulatrice, obsédée par l’argent. Il affirme qu’elle a dilapidé l’héritage de sa propre mère, Henriette, décédée en 2009 après un malaise… survenu lors d'une visite de Claudine.
Son frère, Jean-Claude, hospitalisé en urgence après avoir bu un café servi par sa sœur, passe onze jours dans le coma. Il portera même plainte pour empoisonnement.
Le compagnon de Claudine a, lui aussi, subi une mort brutale. "Maurice (ndlr : le mari) a eu un malaise après avoir été victime de vomissements", ajoute Jonathan Guérin, journaliste police justice à Sud-Ouest. "C'est vrai que cet enchaînement de faits de se sentir mal puis de tomber raide mort, (...) c'est quand même très particulier."
Maître Julien Plouton, l’un des avocats de Claudine Baquey dénonce quant à lui "un volet de fantasmes" médiatiques. "On a appris à l'occasion du procès, par l'expert toxicologue qui a investigué sur le frère ou le mari, que ces analyses n'ont rien permis d'apporter. Donc qui ont écarté la thèse de l'empoisonnement", ajoute-t-il au micro de L'Heure du crime.
À l’été 2025, soit quatorze ans après les faits, Claudine Baquey est jugée à Bordeaux pour double empoisonnement avec préméditation. À 80 ans, la veuve est condamnée à 15 ans de prison.
- Jonathan Guérin, journaliste police justice à Sud-Ouest.
- Maître Julien Plouton, avocat au barreau de Bordeaux et l’un des avocats de Claudine Baquey.
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