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Albert Pel : cet horloger a-t-il vraiment empoisonné sept femmes ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Albert Pel. En plein été 1884, le nom de cet horloger fuyant arrive aux oreilles de la police. Ses voisins rapportent les odeurs irrespirables qui s’échappent de son atelier. L'homme est finalement soupçonné d'avoir fait disparaître des femmes.

Une vue aérienne d'un cargo quittant Nouméa, en Nouvelle-Calédonie

Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP

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Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau

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Lundi 14 juillet 1884, les habitants du numéro 9 de la rue de l'Eglise se plaignent des émanations putrides qui proviennent de chez Albert Pel. Arrivé il y a un mois, il y a installé son atelier d'horlogerie. L'homme de 35 ans vit avec une certaine Elise Boehmer, la quarantaine. Peu après son arrivée à Montreuil, l'état de cette femme s'est rapidement dégradé : vomissements, malaises, délires. Puis, elle a disparu. Depuis, cette odeur de putréfaction règne.

Lundi 15 septembre, quinze jours après la très mystérieuse disparition d'Elise Boehmer, le commissaire de police de Montreuil est averti de cette histoire de mauvaises odeurs. Il se rend à l'atelier d'Albert Pel. Dans les affaires du locataire, on retrouve un traité scientifique de toxicologie qui traite de poisons et d'empoisonnements. L'horloger ne peut pas dire où se trouve Elise Boehmer. Il est arrêté.

Mercredi 8 octobre, Albert Pel, suspecté d'assassinat, est entendu pour la première fois par le juge d'instruction. Il explique que son employée de maison, Elise Boehmer, a quitté l'atelier de son plein gré le 13 juillet au soir. Elle souffrait d'un cancer de l'estomac, ça sentait mauvais dans tout l'appartement alors "j'ai tout désinfecté au chlore", dit Albert Pel.

D'autres victimes ?

Vendredi 10 octobre 1884, le chef de la Sûreté parisienne l'interroge en prison. Le suspect maintient qu'il a toujours été célibataire. Il ment. 

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Quatre ans auparavant, il a été marié à une certaine Eugénie Buffereau, 31 ans, morte deux mois après son mariage. Le légiste a détecté de l'arsenic dans ses viscères. Elise Boehmer a, elle aussi, sans doute été empoisonnée au cyanure. Son cadavre, découpé en morceaux, aurait été carbonisé dans la cuisinière.

"Tout est fait scientifiquement. À la demande du juge d'instruction, les experts vont se procurer une cuisinière du même type que celle de Pel, raconte Pierre Hoffman, écrivain et auteur du livre Albert Pel, le Landru savoyard. Ils vont utiliser un cadavre coupé en morceau pour mesurer précisément le temps de "cuisson", la quantité de cendre qu'il en résulte. Pour l'époque, c'est presque révolutionnaire."

Le juge Habert et les policiers s'interrogent sur le nombre exact des possibles victimes d’Albert Pel. Il pourrait y en avoir sept, incluant sa mère, officiellement décédée d'une "affection cardiaque", mais qui souffrait de l'estomac.

Condamné aux travaux forcés à perpétuité

Jeudi 11 juin 1885, Albert Pel, 36 ans, fait son entrée devant la cour d'assises de la Seine, à Paris. Devant lui, une table encombrée de pièces à conviction : bocaux, flacons, boîtes remplies de cendres qui seraient celles de la dernière victime, Elise Boehmer. Les deux poêles, dans lesquels elle aurait été carbonisée, sont là.

De sérieux doutes donc, mais les preuves manquent. Le 13 juin, Albert Pel est déclaré non coupable pour l'épouse Eugénie Buffereau, mais coupable pour la domestique Elise Boehmer. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il entre au bagne de l'île Nou, en Nouvelle-Calédonie où il va y mourir à trois jours de ses 75 ans. Il était alors le plus vieux bagnard de France.

"À cette époque-là, il ne faut pas oublier que la disparition des femmes, c'est quelques chose d'assez courant. Il existe, aux archives de Paris, toute une série de dossiers de femmes qui ont disparu. Donc cette affaire aurait pu n'intéresser personne s'il n'y avait pas eu les déclarations du voisinage. Et personne n'aurait su qu'Elise Boehmer avait été brûlée dans le poêle d'Albert Pel", conclut l'historien Frédéric Chauvaud.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Pierre Hoffman, écrivain et auteur du livre Albert Pel, le Landru savoyard, publié aux éditions Papillon Rouge.
- Frédéric Chauvaud, historien et spécialiste de la justice pénale du XIXe.



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