"C'est eux qui nous tiennent debout". Sept ans après le féminicide de sa fille Charlène Grosdent, Berthe De Liège insiste : c'est grâce à ses deux petits-enfants que son mari Michel et elle parviennent à surmonter leur peine. Tous les quatre vivent dans un petit pavillon à Theux, près de Liège en Belgique. Ensemble, ils entretiennent la mémoire de Charlène et se battent pour que son nom ne sombre pas dans l'oubli.
C'est pourquoi Berthe De Liège a choisi de témoigner dans Les Voix du crime. "Je me dis que parler d'elle, c'est la faire vivre. Et si je ne parle pas d'elle, c'est l'oublier pour moi", raconte-t-elle dans le dernier épisode du podcast. Son récit émouvant prend racine le jour de l'arrestation de son gendre, Adrien, le 23 juin 2015. "C'est indescriptible", soupire-t-elle.
Cet homme à l'apparence sincère révèle ce jour-là sa véritable nature manipulatrice : pendant deux mois, il a joué les maris éplorés auprès de ses beaux-parents, alors que c'est lui qui a voulu tuer Charlène. "J'aurais préféré recevoir une gifle de la vérité que d'être embrassé par le mensonge", a résumé Michel le père de Charlène lors du procès d'Adrien.
Qui sont les victimes là dedans ? C'est encore nous autres
Berthe De Liège
À l'issue de son procès Adrien est condamné à vingt ans de prison et les enfants sont confiés aux grand-parents. Sept ans après, lui peut prétendre à une libération anticipée, ce qui terrorise Berthe De Liège. "Qui sont les victimes là dedans ? C'est encore nous autres, parce qu'on peut le croiser !" s'exclame-t-elle. "Je ne sais pas comment je vais tenir, je ne sais pas du tout."
Les enfants de Charlène, Julia et Alexis, ont eux décidé de ne plus voir leur père... et lui ne fait rien pour entretenir le lien. "Même pas une carte d'anniversaire, rien !" insiste Berthe. Pour autant, les deux frère et sœur libèrent petit à petit leur parole et leurs émotions.
Alexis par exemple s'est rendu sur la tombe de sa mère à la Toussaint. "Je n'ai jamais eu mon petit fils qui ma serrée comme ça en sanglotant, maintenant je pleure avec lui et je lui dis 'c'est pas grave, il faut que mamie pleure'. Parce que ça, les psychologues nous avaient dit 'Vous ne devez pas vous retenir parce que si vous vous retenez, eux ne se permettront pas'."
Je devais avoir le rôle de mamie, tout simplement
Berthe De Liège
Julia, l'aînée est plus discrète. "Elle garde plus pour elle, explique Berthe. Mais dernièrement, je lui ai dit 'J'ai encore eu un signe de maman' (...) Et elle en même temps elle m'a dit 'mais maman, elle est tout le temps avec moi, elle est tout le temps, tout le temps autour de moi'." Adolescente, elle vit sa vie entre le collège, le volleyball, ses amis et son petit copain.
Autant d'expériences qui émeuvent Berthe et son mari qui, sexagénaires, n'ont plus l'énergie de courir partout. "Je me dis que Charlène, c'était tout pour ses enfants. Tout, tout, tout. C'est fou. Elle l'adorait, l'adorait ses enfants, et je me dis c'est moi maintenant qui qui prend sa place. Ça, c'est pas normal. Je devais avoir le rôle de mamie, tout simplement."
>> Les Voix du crime sont
avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de
suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des
journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage
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d’aujourd’hui.
Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.
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