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Affaire Charlène Grosdent : comment l'autopsie a permis de révéler un féminicide

PODCAST - Le 15 avril 2015, le corps inanimé de Charlène Grosdent est retrouvé à son domicile, à Welkenraedt (Belgique). Son mari, Adrien Rompen, explique que sa femme est tombée des escaliers. Pourtant, l'autopsie va écarter la piste accidentelle et conclure au meurtre.

Une soignante à l'hôpital d'Aix-la-Chapelle en Allemagne.

Crédit : Ina FASSBENDER / AFP

57. Féminicide en Belgique : la mère de Charlène, victime, raconte les mensonges de son gendre

00:30:21

Agnès Bonfillon & Jeanne Rouxel

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Le 15 avril 2015 à Welkenraedt (Belgique), ville à la frontière allemande, le corps de Charlène Grosdent est retrouvé inanimé à son domicile. C'est son compagnon, Adrien Rompen qui prévient les secours : sa femme, prise de vertiges, serait tombée accidentellement dans les escaliers alors qu'elle préparait la valise de ses enfants. 

Le temps presse et aucune ambulance ne peut la prendre en charge. Son état est grave, si bien que la jeune femme de 32 ans est transférée en urgence absolue à l'hôpital d'Aix-la-Chapelle en Allemagne pour être opérée. Sans succès. "Elle vivait toujours, mais avec des machines", se remémore douloureusement Berthe, la mère de Charlène, dans Les Voix du Crime. Elle prend alors la lourde décision de la débrancher. Son gendre, lui, en est incapable. 

"On est rentré et une heure après, elle était morte", poursuit-elle. Il faut désormais préparer l'enterrement, mais le calvaire de ses proches est loin d'être terminé. Le corps de Charlène s'apprête à être transféré en chambre froide : une autopsie doit être réalisée. L'accident domestique dont a été victime Charlène prend alors une toute autre tournure.

À ce moment, je ne me pose pas de questions

Berthe de Liège

"À ce moment, je ne me pose pas de questions", se souvient Berthe. Elle se rassure : cela ne va sûrement durer qu'un ou deux jours, c'est une formalité. Pourtant, le corps de Charlène va être gardé plus de deux mois, 76 jours au total. "On a écrit, téléphoné, demandé des aides, pour que l'on puisse l'enterrer", insiste-t-elle.  

Plus tard, Berthe et son mari, apprennent que pendant ce laps de temps, leur domicile a été mis sous surveillance. "Il y avait la police en civil, qui était devant chez nous, 24 heures sur 24." Ce n'est que le 23 juin 2015, que des réponses leur sont apportées : "le commissaire m'a dit 'Madame de Liège, c'est Adrien qui a tué votre fille."

La chute de sa fille n'est pas accidentelle, mais bien orchestrée. L'autopsie a révélé des traces de strangulations et un traumatisme crânien grave. Charlène Grosdent aurait été étranglée pendant trois à cinq minutes avant d'être achevée, en bas des escaliers. "L'arrière du crâne était en milliers de morceaux", précise la mère de la défunte. 

L'arrière du crâne était en milliers de morceaux

Berthe De Liège

Pour Berthe et sa famille, tout fait sens. Les mensonges et le comportement de leur gendre ces deux derniers mois confirment l'impensable. "Il ne pleurait pas. Il était tout le temps sur son GSM. On pensait qu'il était dessus et qu'il dialoguait avec un copain (…) Mais non, c'était avec sa maîtresse." 

Depuis des mois, l'homme entretenait une liaison. C'est d'ailleurs ce que va plaider Adrien lors de son procès. Le jour de la mort de Charlène, ce dernier lui aurait révélé cet adultère. Sous le choc, elle l'aurait assailli de coups et lui se serait défendu : une thèse peu plausible au vu de l'autopsie. 

Le 3 juillet 2015, la jeune femme est finalement enterrée près de ses proches. Aujourd'hui, Berthe en est convaincue : si sa fille avait été hospitalisée en Belgique, son histoire n'aurait certainement jamais connu justice. "Une amie infirmière qui travaille depuis 20 ans me l'a certifié, ce serait passé." 

Condamné à vingt ans de réclusion criminelle, Adrien Rompen peut aujourd'hui prétendre à une libération anticipée. Si sa demande a été refusée en août dernier, Berthe De Liège vit avec l'angoisse permanente, qu'un jour, le meurtrier de sa fille soit libéré. 

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