Soldats américains tués en Jordanie : les Etats-Unis mènent des frappes en Syrie et en Irak en représailles

Les Etats-Unis ont mené des frappes visant des forces d'élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie, en représailles à une attaque de drone en Jordanie qui avait tué dimanche trois militaires américains.

Le président américain Joe Biden assiste au transfert des dépouilles de trois militaires américains tués lors de l'attaque par drone de l'avant-poste militaire américain en Jordanie, à la base aérienne de Dover, dans le Delaware, le 2 février 2024.

Crédit : ROBERTO SCHMIDT / AFP

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L'opération était attendue. Les Etats-Unis ont mené des frappes contre des forces d'élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie ce vendredi 2 février, en représailles à la mort de trois soldats américains, tués sur une base américaine en Jordanie, dimanche 28 janvier dernier.

Le président américain, Joe Biden, a qualifié ces frappes - menées au moment même où il rendait hommage aux soldats tués, dont les corps ont été rapatriés vendredi - de "succès". 85 cibles, sur sept sites différents dont trois en Irak et quatre en Syrie, ont été visées, a indiqué la Maison Blanche. Les forces armées américaines ont pris pour cible le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique du régime iranien, sa Force Qods, son unité d'élite, et des groupes armés pro-iraniens, à qui elles attribuent l'attaque de drones en Jordanie.

Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués par ces frappes sur l'est de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon des sources sécuritaires, des positions de groupes armés pro-Iran dans l'ouest de l'Irak, à la frontière syrienne, ont été bombardées. Bagdad a fustigé une "violation de la souveraineté irakienne", tandis que les Etats-Unis ont affirmé "avoir prévenu le gouvernement irakien avant les frappes".

Pas de frappes sur l'Iran

Joe Biden a prévenu que la "riposte" des Etats-Unis avait "commencé aujourd'hui" et qu'"elle continuera(it) selon le calendrier et aux endroits" que Washington "décider(a)". "Nous ne voulons plus voir une attaque de plus contre des positions ou des militaires américains dans la région", a prévenu le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le président américain n'a pas ordonné de frappes sur l'Iran comme le réclamaient certains opposants républicains. Le dirigeant démocrate n'a, semble-t-il, pas non plus visé de responsables iraniens, comme l'avait fait son prédécesseur Donald Trump en janvier 2020, en faisant tuer dans une frappe à Bagdad Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.

Joe Biden a par ailleurs déclaré vendredi que "les Etats-Unis ne voulaient pas de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde" et la Maison Blanche a répété après les frappes ne pas vouloir d'une "guerre" avec l'Iran, pays avec lequel ils n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Les tensions dans la région ne cessent de croître depuis l'attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, et le début de la guerre à Gaza, qui dure maintenant depuis quatre mois. Si les Etats-Unis tentent d'éviter que le conflit ne s'étende au Liban voisin entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran, Washington, avec l'appui de Londres, a eu recours à l'action militaire depuis le 7 octobre contre les rebelles pro-iraniens Houthis au Yémen. Ces derniers lancent des attaques contre des navires marchands ou militaires en mer Rouge en soutien à Gaza et au peuple palestinien.

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