Après avoir déboursé des sommes folles dans la course à l'investiture démocrate aux États-Unis, Michael Bloomberg a renoncé, mercredi 4 mars. Et l’ancien maire de New York appelle à voter Joe Biden.
Il faut reconnaître une certaine logique chez Michael Bloomberg. S’il était entré dans la course en novembre 2019, donc très tard, des mois après les autres candidats, c’est parce qu’il était inquiet de voir Biden très faible, trop faible. Et il craignait que la primaire n’aboutisse à la désignation d’un candidat trop à gauche, comme Sanders.
Au passage, les professeurs de sciences politiques peuvent le remercier, car il a mené une expérience grandeur nature. Peut-on acheter une élection en déversant des torrents d’argent sur une campagne ? Bloomberg a investi au moins un demi-milliard de dollars en publicités, parfois dans chaque écran pub sur les grandes chaines, des messages de pub sur les réseaux sociaux, souvent très caustiques. Sans compter son organisation, une armée de campagne sur le terrain, toutes ses équipes, notamment dans la collecte et l’analyse de données, pour savoir précisément ce que veulent les Américains, ville par ville, quartier par quartier, rue par rue.
Malgré tout ça, Bloomberg a obtenu des résultats médiocres. Il avait tout misé sur le Super Tuesday, et bien ça a été la journée la plus chère de l’histoire politique américaine. J’ai calculé qu’il a dépensé près de 300 dollars par voix.
L'ancien maire de New York s'engage maintenant à financer la campagne de Joe Biden. Michael Bloomberg avait dit dès le départ qu’il financerait le gagnant de la primaire, quoi qu’il arrive. En attendant la fin de la primaire, c’est Biden qu’il va aider.
Alors il faut le faire dans les règles, puisque les donations individuelles sont limitées. Donc Blooomberg va monter ce qu’on appelle un super PAC, c’est-à-dire une organisation qui fera campagne pour Biden, mais qui sera indépendante de son équipe de campagne. Par exemple, avec ce super PAC, Bloomberg pourrait acheter des écrans publicitaires avec des films très agressifs sur les adversaires de Biden : aujourd’hui Sanders, demain peut-être Trump. C’est comme ça ici.
La sénatrice de gauche Elisabeth Warren, en revanche, ne renonce pas, malgré ses résultats très mauvais, y compris dans son propre État. Les pro-Bernie Sanders mettent la pression sur elle, et espèrent que son retrait viendrait renforcer leur candidat.
Mais pour avoir été à plusieurs réunions publiques de Warren ces dernières semaines, je ne suis pas certain que les électeurs de Warren se reporteraient automatiquement sur Sanders. Oui, elle défend en partie les mêmes idées, mais j’ai croisé beaucoup de ses sympathisants qui, justement, ne voulaient pas de Sanders, en expliquant qu’il ne pourrait pas tenir ses promesses. Ces électeurs ne représentent donc pas une réserve de voix automatique pour Bernie Sanders.
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