La première action de Joe Biden en
tant que président des États-Unis a été de signer 17 décrets mettant un terme à
l'ère Trump. Parmi eux, un décret concernant les accords de Paris, dont Donald Trump s'était désengagé en 2017, et que Joe Biden a immédiatement réintégré. Ce
n'est pas tout, le chef de l'État américain a également mis un coup d'arrêt à
la construction d'un oléoduc contesté. Et ce au risque de froisser ses relations
avec le Canada.
"Nous allons combattre le
changement climatique comme nous ne l'avons jamais fait jusqu'ici", a
déclaré Joe Biden depuis le Bureau ovale quelques heures seulement après sa
prise de fonctions. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a
"chaleureusement" salué cette annonce, appelant le nouveau président
américain à proposer de nouveaux objectifs climatiques "ambitieux".
"Welcome back", a
commenté de son côté le président français Emmanuel Macron félicitant Joe Biden
après son investiture.
Après quatre ans de présidence Trump, les experts estiment qu'il incombe aussi au démocrate de restaurer la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale, en affichant des objectifs concrets sur la manière d'atteindre la neutralité carbone dès 2050. Pour cela, Joe Biden prévoit de réunir les dirigeants des nations les plus polluantes pour un sommet où il entend convaincre ces pays de revoir à la hausse leurs engagements.
"Il est important que les États-Unis
montrent qu'ils sont déterminés, et notamment chez eux", juge David
Waskow, du World Resources Institute, un institut qui plaide pour que
l'Amérique fixe une réduction de 45 à 50 % des émissions totales de gaz à effet
de serre d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.
La nouvelle administration prévoit
ainsi d'imposer des limites strictes en matière de méthane pour les nouvelles
infrastructures pétrolières et gazières, a indiqué à Vox un porte-parole de
l'équipe de transition du président élu, Jamal Brown.
Et si John Kerry représentera
l'Amérique dans les négociations internationales sur le climat, les affaires
intérieures seront menées par Gina McCarthy, première conseillère nationale sur
l'environnement.
Il existe de nombreuses mesures à
la portée du démocrate pour effacer les dommages environnementaux causés par
son prédécesseur.
Joe Biden peut notamment rétablir
la série de réglementations environnementales annulées par Donald Trump (qu'il avait qualifié de "pyromane du climat") - des
normes d'émissions des voitures à la pollution atmosphérique industrielle, tout
en dévoilant de nouvelles normes comme la protection de 30% des terres et des
eaux américaines d'ici 2030.
Le président démocrate présentera
au Congrès le mois prochain son plan de 2.000 milliards de dollars pour le
climat, censé placer durablement les mesures vertes au cœur de l'économie
américaine.
Il promet "de faire face à la
crise climatique, de construire une économie basée sur l'énergie propre, de
s'attaquer à l'injustice environnementale et de créer des millions d'emplois
syndicaux bien rémunérés". Ces mesures sont très similaires au "Green
new deal" préconisé par la frange progressiste du parti démocrate.
C'est là que les choses risquent
de devenir plus délicates : le parti démocrate n'exercera qu'un contrôle très
mince sur le Sénat et risque d'être confronté à des levées de boucliers. "Le
défi sera de rallier les républicains à un projet d'infrastructure d'énergie
propre qui pourrait considérablement réduire les émissions américaines",
analyse auprès de l'AFP Paul Bledsoe, conseiller climatique de l'ancien
président Clinton, aujourd'hui au Progressive Policy Institute.
Les défis politiques et techniques
sont importants, et Biden sera soumis à des pressions pour ne pas réduire
trop rapidement les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, qui a
aidé les États-Unis à réduire leurs émissions pendant une décennie et qui est
considéré comme une énergie de transition essentielle. Mais il arrive aussi à un moment
où le changement climatique est reconnu à un niveau record et où le public
américain est désireux d'agir.
Un sondage mené après l'élection
et publié la semaine dernière par un programme de l'université Yale a révélé
qu'une majorité des électeurs des deux partis soutenait les politiques visant à
réduire la pollution au carbone et à promouvoir les énergies propres.
Plus de la moitié estime que le
réchauffement climatique doit être une priorité importante, voire très
importante pour le président et le Congrès, tandis que deux tiers voient dans
le développement de sources d'énergie propre une priorité élevée ou très
élevée.
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