C'est un échange qui illustre à lui-seul le dialogue de sourd qui oppose les deux candidats dans la course à la Maison Blanche au sujet du dérèglement climatique. Lundi 14 septembre, Donald Trump assistait à une réunion d'information dans une Californie ravagée par les incendies depuis plus d'une semaine.
Quand un responsable de l'État lui explique l'effet du réchauffement climatique sur les forêts, le président lui répond "Ça finira par se refroidir", avec le même ton rassurant qu'il utilise depuis six mois pour prédire que le virus va bientôt disparaître. "Vous verrez", lui dit le président à Washington. "J'aimerais que la science soit d'accord avec vous," lui rétorque l'expert. "Je ne pense pas que la science le sache", conclut alors le président.
Sans jamais mentionner le changement climatique, le locataire climato-sceptique de la Maison Blanche avait pointé peu de temps auparavant une supposée mauvaise gestion des forêts dans les Etats touchés par les incendies, gouvernés par des démocrates. "C'est la gestion forestière qui est en cause", a-t-il lancé samedi lors d'un meeting dans le Nevada.
Depuis le Delaware, son adversaire démocrate Joe Biden lui a répondu avec véhémence : "en donnant à un pyromane du climat quatre ans de plus à la Maison-Blanche, personne ne sera surpris si l'Amérique est encore plus en feu et inondée. Nous avons besoin d'un président qui respecte la science".
Selon le consensus scientifique, l'ampleur de ces feux de forêt est bien liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes. "Les preuves observées parlent d'elles-mêmes: le changement climatique est réel et il aggrave" les incendies, a insisté Gavin Newsom, gouverneur de Californie.
"Nous avons le choix",a également insisté Joe Biden, "nous pouvons nous engager à avancer ensemble car nous savons que le changement climatique est un défi existentiel qui va déterminer l'avenir de notre pays", ou "nous pouvons choisir la voie de Donald Trump: ignorer les faits, nier la réalité, ce qui revient à se rendre complètement".
Lors de cette même visite californienne, le président américain a également évoqué la chute et l'"explosion" spontanée d'arbres. "Quand