En Direct
3 min de lecture
Le roi d'Espagne Juan Carlos de Bourbon, et son épouse la reine Sophie de Grèce, au Luxembourg, en 2019
Crédit : JOHN THYS / Belga / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Il avait choisi d'abdiquer pour mettre fin au scandale qu'il le poursuivait, mais cela n'aura pas suffi. Accusé d'avoir touché une centaine de millions d'euros dans le cadre d'un contrat pour construire un TGV en Arabie Saoudite, le roi Juan Carlos d'Espagne a annoncé le lundi 3 août son départ en exil dans une lettre adressée à son fils et actuel roi d'Espagne Felipe VI.
Cet exil est l'aboutissement d'une lente déchéance du roi. En 1969, c'est pourtant lui qui avait, à la mort du dictateur Franco, rétablit la démocratie en Espagne en même temps qu'il avait restauré la monarchie. Les Espagnols ont souvent dit qu'il n'était pas monarchistes, mais "juancarlistes".
Pourtant, de nombreux scandales ont durement terni l'image du roi d'Espagne. C'est cela qui l'avait poussé à abdiquer au profit de son fils en 2014. C'est encore cela, qui aujourd'hui, l'a mené sur les routes de l'exil. On ne sait pas encore où il est allé se réfugier.
En avril 2012, le roi Juan Carlos s'est fracturé la hanche lors d'un voyage au Botswana, payé par un homme d'affaires saoudien, en compagnie de sa maîtresse, une femme d'affaires allemande. À l'époque, deux quotidiens espagnols ont exhumé une photo du souverain espagnol lors d'une partie de chasse à l'éléphant. Cette activité est permise au Botswana, à condition de payer 30.000 euros.
Alors que l'Espagne était en pleine crise économique, ce voyage avait fait scandale dans la péninsule ibérique. Le roi, à sa sortie de l'hôpital, avait été contraint de présenter ses excuses aux Espagnols. "Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira plus", avait-il déclaré.
En 2016, l'infante Cristina, fille de Juan Carlos et sœur de Felipe VI, était accusée de délits fiscaux en lien avec les affaires de son époux, Iñaki Urdangarin, 47 ans. Il était soupçonné d'avoir utilisé sa position au sein de la famille royale pour décrocher des contrats aux îles Baléares et à Valence, par l'intermédiaire d'une société à but non lucratif, Noos, qu'il présidait. Les montants incriminés atteignaient 6,1 millions d'euros.
L'épisode judiciaire avait encore érodé la popularité du roi d'Espagne. L'opposition avait réclamé la renonciation de Cristina, sixième dans l'ordre de succession, à ses droits dynastiques. Felipe VI avait fini par lui retirer son titre ducal.
Juan Carlos est actuellement soupçonné de corruption en recevant de l'Arabie saoudite une énorme commission lors de l'attribution de la construction d'un TGV entre la Mecque et Médine à un consortium d'entreprises espagnoles. C'est son ancienne maîtresse, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, qui l'avait affirmé dans des enregistrements publiés en 2018.
À la suite de nouvelles révélations cette année du quotidien suisse Tribune de Genève et du journal britannique Daily Telegraph, Felipe VI a retiré à son père une dotation annuelle du Palais royal évaluée à plus de 194.000 euros par an. Puis il a annoncé qu'il renonçait à l'héritage de son père "afin de préserver l'exemplarité de la Couronne".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte