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Donald Trump à Washington DC la veille de son investiture le 19 janvier 2025
Crédit : AFP
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"Faire le ménage" dans le territoire palestinien en déplaçant les habitants de la bande de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie. C'est la dernière proposition de Donald Trump en vue d'un plan de paix dans la région qui permettrait de "nettoyer" le territoire palestinien, comparé à un "site de démolition".
Alors que 60 % des infrastructures à Gaza ont été détruites par les bombardements israéliens, le président états-unien a ainsi suggéré de déplacer un million et demi d'habitants sur les deux millions et demi qui compte le territoire. "On estime qu'il faudra des années pour ne serait-ce qu'évacuer les 40 millions de mètres cubes de gravats. Comment les [les Gazaouis, NDLR] loger au milieu des gravats de ruines ?", s'est interrogé sur RTL le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale.
Si les propos "peuvent paraître durs et choquants", sur le fond, il ne sont "pas si illogiques que ça au regard de la situation de la bande de Gaza". "Pousser la population pour tout reconstruire, ça veut dire en faire passer une partie en Égypte ou en Jordanie, moyennant des financements qui pourraient venir des pays arabes", a-t-il poursuivi. Parlant d'"un très gros chèque pouvant venir de la part des États-Unis ou de la part des pays du Golfe".
Pour le général Jérôme Pellistrandi, "la problématique, c'est que la population palestinienne n'est pas très appréciée, ni en Égypte, ni en Jordanie. Et donc, c'est aussi un problème sécuritaire pour ces deux pays. Durant les 15 mois de guerre, on a bien vu, par exemple, que la frontière entre Gaza et l'Égypte, à Rafah, était hermétiquement bouclée en quelque sorte, et qu'à aucun moment les Égyptiens n'ont accepté de recueillir des réfugiés palestiniens en nombre". Et de poursuivre : "Ça va faire partie des négociations et des discussions sur la table, avec de toute façon pour Trump une priorité absolue, c'est la sécurité de l'État d'Israël."
"Si les opinions publiques des pays arabes soutiennent les Palestiniens, Il faut bien voir que les gouvernements de ces États-là souhaitent d'abord que le conflit soit réglé pour, en quelque sorte, assurer d'autres priorités, notamment le développement économique. Donc le sort de la population palestinienne n'est pas forcément un enjeu majeur pour les États arabes", a ajouté ce dernier. "S'ils peuvent trouver des solutions qui permettent de garantir la sécurité et la stabilité, c'est bien plus important que le sort des Palestiniens qui, de toute façon... sont en pris entre le marteau et l'enclume."
La reconstruction aura un coût et qu'on ne peut pas laisser 2,5 millions d'habitants au milieu de ruines dans la bande de Gaza.
Général Jérôme Pellistrandi
Aussi, il a rappelé qu'un des objectifs de Donald Trump est de "marginaliser totalement le Hamas comme organisation politique, peut-être redonner un peu de vigueur à l'autorité palestinienne, mais en tout état de cause, en quelque sorte, faire que depuis la bande de Gaza, il ne puisse plus se répéter ce qui s'est passé le 7 octobre 2023. Et puis avec un problème effectivement majeur, c'est que de toute façon, la reconstruction aura un coût et qu'on ne peut pas laisser 2,5 millions d'habitants au milieu de ruines dans la bande de Gaza."
Sans parler "du volet humanitaire". "Tout va dépendre en fait de la façon dont les négociations vont avoir lieu entre l'Égypte, la Jordanie, les États arabes, Israël et les États-Unis. S'il s'agit d'une solution qui, finalement, sur le plan humanitaire, soulage les souffrances des Palestiniens, ça peut passer. S'il fait effectivement des transferts brutaux, ça sera beaucoup plus compliqué sur le plan du droit international", a conclu le général Jérôme Pellistrandi.
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