Cisjordanie : "On assiste bel et bien à la mise en place d'un cocktail explosif", estime Georges Malbrunot

Depuis l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023, 850 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée israélienne ou des colons israéliens. La Cisjordanie est, avec Gaza et Jérusalem-est, l’autre territoire occupé par Israël depuis 1967. C'est dans ce secteur que l’état hébreu a implanté en 60 ans plus de 400.000 colons, en violation du droit international. C’est aussi là qu’un État palestinien devait ou devrait voir le jour, mais aux yeux d’Israël, la Cisjordanie est un territoire disputé.

Aujourd'hui, avec la droite ultranationaliste et religieuse au pouvoir, il n’est pas question de céder aux Palestiniens. Il n'est pas surprenant alors de constater une recrudescence des affrontements violents. L’autorité palestinienne ne contrôle en majorité que les villes de Cisjordanie, mais sa collaboration sécuritaire avec Israël lui vaut d’être sévèrement critiquée par de très nombreux Palestiniens. 

La ville de Jénine, déchirée par les conflits

Depuis des mois, on peut voir un exemple de cette situation dans la ville de Jénine. L’armée israélienne y a lancé ces derniers jours, dans un camp de réfugiés, une opération militaire impliquant des centaines de soldats appuyés par l’aviation, des drones de combat et des bulldozers blindés. L'objectif est d'éliminer des activistes palestiniens qui s’en prennent aux colons et parfois lancent des attaques en Israël même.

L’autorité palestinienne, sur injonction d’Israël, doit alors intervenir. Cette position intenable, entre le marteau israélien et l’enclume de sa base en colère, suscite beaucoup de polémiques. Israël reproche à cette autorité palestinienne un laxisme, accusant également l’Iran d’envoyer des armes, et finit donc par intervenir. Le bilan le 23 janvier dernier est d'ailleurs établi à 13 palestiniens morts et réenclenche à nouveau la spirale de la violence. Même si ce nouveau front en Cisjordanie ne peut, à priori, pas remettre en cause la trêve à Gaza et la libération d’otages israéliens, un récent facteur peut attiser les violences : Donald Trump.

Donald Trump loin d'apaiser les tension

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Les États-Unis pourraient en effet ne pas s'opposer à l'annexion de la totalité, ou d'une partie, de la Cisjordanie par Israël, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou ne s'en cache guère. Cela rendrait beaucoup plus difficile toute restitution future de cette Judée Samarie pour en faire un État palestinien. Ainsi s'accomplirait le rêve du grand Israël biblique, de la Méditerranée au Jourdain, pour le plus grand plaisir des colons extrémistes qui se sentent encouragés dans leurs attaques de villages palestiniens, comme le lundi 20 janvier encore.

Certains de leurs plus ardents défenseurs sont au gouvernement de Nétanyahou. Ils profitent de la passivité parfois des forces de sécurité israéliennes, tandis que Donald Trump vient de lever les sanctions prises par Joe Biden contre les plus violents de ses colons. Bref, après les drames du 7 octobre en Israël et de Gaza ensuite, on assiste bel et bien à la mise en place d'un cocktail explosif, en Cisjordanie cette fois.

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