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Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français à l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024.
Crédit : Sarah Meyssonnier / POOL / AFP
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Des propos d'une grande violence. Le président américain Donald Trump a évoqué, samedi 25 janvier, l'idée d'un plan visant à "faire le ménage" dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer des centaines de milliers de Palestiniens de ce territoire vers l'Égypte et la Jordanie "temporairement" ou "à long terme" pour obtenir la paix.
"On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer", a déclaré Donald Trump à des journalistes, comparant le territoire palestinien à un "site de démolition" après 15 mois de guerre avec Israël.
Le président états-unien a assuré en avoir discuté avec le roi Abdallah II de Jordanie et a indiqué qu'il allait faire de même, ce dimanche, avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. "J'aimerais que l'Égypte accueille des gens. Et j'aimerais que la Jordanie accueille des gens", a-t-il également déclaré. "Presque tout est démoli et les gens meurent là-bas. Donc je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois", a-t-il ajouté.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères a réaffirmé ce dimanche le "rejet" de son pays d'un "déplacement forcé" des Palestiniens. "Notre rejet du déplacement des Palestiniens est ferme et ne changera pas. La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens", a déclaré Ayman Safadi.
La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises depuis l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Une trêve, qui a démarré le 19 janvier, tient toujours et s'est traduite par deux échanges de prisonniers palestiniens contre des orages israéliens. Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour qu'un accord soit conclu avant son investiture le 20 janvier.
Sa déclaration a été très bien accueillie par Itamar Ben-Gvir, le leader de la droite radicale israélienne et ancien ministre de la Sécurité nationale, qui a quitté la coalition en désaccord avec l'accord de cessez-le-feu signé entre Israël et le Hamas. Il a félicité le président américain pour cette initiative et appelle ailleurs le gouvernement israélien à appliquer cette idée.
Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a dénoncé dimanche l'idée du président américain, jugeant que ses propos encourageaient les "crimes de guerre et crimes contre l'humanité". Les Palestiniens "feront échouer" la proposition de Donald Trump de les relocaliser dans d'autres pays "comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (...) pendant des décennies, a également déclaré un haut-responsable du Hamas.
S'il n'y a pas encore eu de réaction d'officiels égyptiens aux déclarations de Donald Trump, depuis octobre 2023, les autorités sont absolument formelles : elles ne permettront pas de déplacement massif de la population gazaouite dans la péninsule du Sinaï. C'est volontiers la cause palestinienne qui est brandie par le pouvoir égyptien pour justifier un tel refus, laisser entrer les habitants de Gaza reviendrait à rayer le territoire palestinien de la carte.
Mais la question sécuritaire se pose aussi. L'Égypte redoute un déplacement du conflit entre Israël et le Hamas sur son propre sol, d'autant plus dans le Sinaï, qui est une zone hautement stratégique, abritant notamment le canal de Suez. La crise économique fulgurante qui frappe l'Égypte depuis maintenant plusieurs années laisse par ailleurs très peu de capacité à gérer un nouvel afflux massif de populations réfugiées.
Rappelons toutefois qu'une des lignes rouges pour l'Égypte était l'occupation israélienne du corridor de Philadelphie, zone tampon entre Gaza et le Sinaï. Et quand cette occupation a finalement eu lieu en mai dernier, l'Égypte n'a tout simplement pas réagi.
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