Gaza : Israël intensifie ses bombardements malgré la proposition de trève

L'armée israélienne resserre son étau sur Gaza en lançant des opérations au sol. Les troupes continuent également les bombardements afin de reprendre le contrôle du dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Selon l'armée, cinq divisions composées de dizaines de milliers de soldats participent à cette offensive. Soixante mille réservistes supplémentaires seront rappelés en plus début septembre. Cette opération est lancée alors qu'Israël n'a pas formellement réagi à la proposition des médiateurs sur une trêve. Cette dernière serait associée à une libération d'otages retenus à Gaza. Le mouvement islamiste palestinien du Hamas a donné son accord, contrairement à Israël.

"Nous allons intensifier nos frappes contre le Hamas à Gaza. Nous avons commencé des opérations préliminaires pour l'attaque", a déclaré mercredi 20 août le porte-parole de l'armée, le général Effie Defrin. "Nos forces sont en périphérie de la ville. Nous allons créer les conditions pour ramener les otages', avait-il ajouté. 

Le cabinet de sécurité israélien, présidé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait approuvé début août un plan pour s'emparer de Gaza-ville et de camps de réfugiés du centre du territoire. Il souhaitait prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages. Actuellement, 49 otages sont toujours retenus, dont 27 morts selon l'armée. 

En 2023, 251 personnes ont été enlevées lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. 

Une "guérilla en difficulté"

Depuis le début du conflit, l'armée israélienne contrôle environ 75% de la bande de Gaza. Elle y assiège également plus de deux millions d'habitants. La riposte aux attaques du Hamas a entrainé des bombardements massifs, provoquant des dizaines de milliers de morts et un désastre humanitaire. 

Ces derniers jours, plusieurs quartiers de Gaza ont été particulièrement touchés. Zeitoun et al-Sabra dans l'est sont soumis à d'intenses bombardements aériens et d'artillerie.  Les bombardements se poursuivent ce jeudi, en particulier à Jabalia al-Balad et dans la zone d'al-Nazla et à al-Sabra, selon des témoins. De nombreux habitants à Gaza-ville ont fui les raids vers l'ouest et le sud.

D'après le général Defrin, "le Hamas aujourd'hui n'est plus le même Hamas qu'avant (...) il a été réduit à un groupe de guérilla affaibli et en difficulté". Depuis mi-mai, "de hauts responsables du Hamas et environ 2.000 terroristes ont été éliminés. 

Mercredi, le ministre de la Défense Israël Katz "a approuvé" le plan d'attaque à Gaza-ville. Selon la presse israélienne, Netanyahu devait réunir jeudi son gouvernement pour une approbation finale. Le Premier ministre a ordonné "que le délai pour s'emparer des derniers bastions terroristes et vaincre le Hamas soit raccourci", sans donner de date.

Le Hamas dénonce un "mépris flagrant"

Pour le Hamas, l'opération contre Gaza-ville "témoigne d'un mépris flagrant des efforts déployés par les médiateurs", en vue d'un accord de cessez-le-feu. Le mouvement accuse Netanyahu d'être "le véritable obstacle à tout accord" et de "ne pas se soucier de la vie" des otages.

Lundi, le Hamas a déclaré avoir accepté une proposition de trêve de 60 jours. Selon ce plan, dix otages vivants et les dépouilles de 18 captifs décédés seraient remis en échange de la libération de prisonniers palestiniens.  La proposition, basée sur un précédent plan américain, prévoit également l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.

Les captifs restants seraient libérés lors de la deuxième phase de l'échange. En même temps, des négociations seraient menées pour un cessez-le-feu permanent. 

Une situation humanitaire cirique

Selon le Bureau de l'ONU des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, les bombardements israéliens sur Gaza-ville "ont entraîné un grand nombre de victimes civiles et des destructions à grande échelle".

"Des centaines de familles ont été contraintes de fuir (...) sans refuge sûr, dans des conditions humanitaires désastreuses, d'autres seraient encore piégées", alerte l'agence. L'organisation estime que l'opération israélienne "risque de déclencher une crise humanitaire sans précédent".

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