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Cisjordanie : un ministre israélien appelle à accélérer la colonisation, l'ONU et l'UE appellent à renoncer à ce projet

Selon la communauté internationale, la colonisation de la Cisjordanie signerait la fin de la solution à deux États et constituerait "une violation du droit international", a insisté Kaja Kallas.

La ville d'Hébron en Cisjordanie

Nathan Joubioux & AFP

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L'ONU et l'Union européenne continuent d'alerter sur la situation en Palestine. Ce jeudi 14 août, ils ont appelé Israël à ne pas appliquer le projet clé baptisé E1, qui prévoit la construction de 3.400 logements en Cisjordanie et l'annexion de ce territoire palestinien occupé illégalement par Israël.

Selon ses détracteurs, ce plan couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d'un éventuel État palestinien disposant d'une continuité territoriale.

Berlin, soutien historique d'Israël, a également haussé la voix. Le ministre des Affaires étrangères a dit s'opposer "fermement" à la poursuite par l'État hébreu de ce projet. "La construction de colonies viole le droit international", les résolutions "du Conseil de sécurité des Nations unies" et "complique une solution négociée à deux États", a souligné la diplomatie allemande.

Un demi-million d'Israéliens installés illégalement

Plus tôt, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, a appelé à accélérer la mise en place de ce projet. "Ceux qui veulent aujourd'hui reconnaître un État palestinien recevront une réponse de notre part sur le terrain. [...] Par des faits concrets : des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives qui construisent leur vie", a-t-il déclaré. Une manière, pour lui, de riposter aux annonces de plusieurs pays de reconnaître un État palestinien. 

"En ce jour important, j'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie, à abandonner définitivement l'idée d'une partition du pays et à faire en sorte que d'ici septembre, les dirigeants hypocrites européens n'aient plus rien à reconnaître", a-t-il dit.


Bezalel Smotrich faisait référence au nom biblique de la Cisjordanie utilisé par les Israéliens. Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967, soit 20 ans avant la création du Hamas. Quelque trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies, illégales au regard du droit international.  

"Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l'application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de Judée-Samarie", a-t-il menacé, lors d'un événement organisé dans la colonie de Maalé Adoumim, pour faire le point sur l'avancée du projet E1.

La "fin" de la solution à deux États

L'Autorité palestinienne basée à Ramallah en Cisjordanie a également "condamné fermement" ce projet et "appelé à une intervention internationale et des sanctions pour arrêter sa mise en œuvre". "La construction dans la zone E1 est une continuation des plans d'occupation visant à anéantir toute possibilité d'établir l'État palestinien", a-t-elle affirmé.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a dénoncé un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux États" du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies. Selon elle, un accord final au plan sera discuté mercredi prochain par un comité technique dépendant du ministère de la Défense et, après toutes les étapes bureaucratiques, "il pourrait être mis en place d'ici quelques mois avec des constructions dans un an environ". L'ONG affirme que ce comité a déjà rejeté toutes les objections légales au projet.

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a averti que ce projet, "s'il se concrétisait" "mettrait fin aux perspectives d'une solution à deux États" et "couperait le nord du sud de la Cisjordanie".

"La décision des autorités israéliennes de faire avancer le plan de colonisation E1 sape davantage la solution à deux États tout en constituant une violation du droit international", a, de son côté, déclaré la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Plus de 60.000 morts, majoritairement des civils

Face à la poursuite de l'offensive israélienne et du désastre humanitaire à Gaza, ravagée par plus de 22 mois de guerre, plusieurs pays occidentaux dont la France, le Royaume-Uni et le Canada ont dit envisager de reconnaître un état de Palestine, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

Mais une telle reconnaissance sera largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel État auquel aspirent les Palestiniens. Ces derniers ambitionnent de l'établir sur les territoires de Cisjordanie et de Gaza avec comme capitale Jérusalem-Est, annexé par Israël.

Depuis octobre 2023, Israël a tué 61.776 personnes à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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