Le bilan humain à Gaza continue de s'alourdir. Ce mardi 22 juillet, le directeur de l'hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a indiqué que 21 enfants étaient "morts de malnutrition ou de faim" dans les 72 dernières heures. Des décès enregistrés dans son établissement, mais aussi à l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa, à Deir el-Balah, et à l'hôpital Nasser, à Khan Younès.
"À chaque moment, de nouveaux cas de malnutrition et de famine parviennent aux hôpitaux de Gaza", a ajouté le médecin.
À l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, des images de l'AFP ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdul Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc.
Depuis le début de la guerre en octobre 2023, les 2,4 millions d'habitants de Gaza sont soumis à des pénuries sévères de nourriture et de biens de première nécessité, tandis que les centres de distribution d'aide humanitaire sont régulièrement la cible de tirs.
De son côté, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a accusé l'armée israélienne d'avoir tué, depuis fin mai, plus de 1.000 personnes qui tentaient d'obtenir de l'aide, dont la grande majorité près des sites de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) soutenue par les États-Unis et Israël.
"Au 21 juillet, nous avons recensé 1.054 personnes tuées à Gaza alors qu'elles tentaient d'obtenir de la nourriture. 766 d'entre elles ont été tuées à proximité des sites de la GHF et 288 à proximité des convois d'aide de l'ONU et d'autres organisations humanitaires", a détaillé le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. "Nos données reposent sur des informations provenant de multiples sources fiables sur le terrain, notamment des équipes médicales et des organisations humanitaires et de défense des droits humains", a-t-il expliqué.
L'ONU et les principales organisations d'aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. Les distributions de GHF ont donné lieu à des scènes chaotiques, l'armée israélienne ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Palestiniens désespérés.
Dans le même temps, Israël continue son offensive dans l'enclave palestinienne. La Défense civile a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait quinze morts, dont treize dans le camp d'Al-Shati, dans le nord de Gaza, qui abrite des milliers de déplacés. Deux autres personnes sont mortes à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, où Israël avait annoncé la veille étendre ses opérations et appelé la population à évacuer.
Raed Bakr, père de trois enfants âgé de 30 ans, a décrit "une explosion massive" qui a soufflé leur tente en pleine nuit. "J'ai cru être dans un cauchemar. Du feu, de la poussière, de la fumée et des morceaux de corps projetés en l'air, des débris partout. Les enfants criaient", a-t-il expliqué. L'année passée, il a perdu sa femme, tuée par l'armée israélienne.
Muhannad Thabet, 33 ans, a, lui, décrit "une nuit de terreur" dans le camp de Deir el-Balah, avec "des frappes aériennes et des explosions ininterrompues".
L'armée israélienne s'est défendue en affirmant que ses soldats avaient "identifié des tirs dans leur direction dans le secteur de Deir el-Balah et avaient riposté" en visant l'origine des tirs.
Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), entre 50.000 et 80.000 personnes se trouvaient alors dans la zone et près de 88 % du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne.
La situation humanitaire à Gaza est "moralement inacceptable", a affirmé, ce mardi, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. "Nous avons vu des hommes attendre pendant des heures sous le soleil dans l'espoir d'un simple repas", a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a, lui, alerté sur le risque "extrêmement élevé" de violations graves du droit international après l'extension des opérations israéliennes.
L'Organisation mondiale de la Santé avait annoncé, la veille, que son principal entrepôt à Deir el-Balah avait été attaqué et que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence de son personnel dans ce secteur. "Le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Après un appel lancé par vingt-cinq pays à la fin "immédiate" de la guerre, la France a réclamé, mardi, que la presse internationale "puisse accéder à Gaza pour montrer" ce qu'il s'y passe. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, était interrogé sur la radio France Inter sur le cas de plusieurs collaborateurs de l'Agence France-Presse sur place qui se trouvent dans "une situation effroyable", selon la direction de l'agence.
L'attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas contre Israël, qui a déclenché cette guerre, a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une offensive dans laquelle au moins 59.106 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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