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Des recrues participent à un entraînement au tir dans le cadre d'une journée presse consacrée à la formation de base du 7e bataillon de reconnaissance de la Bundeswehr., le 13 novembre 2025
Crédit : FEDERICO GAMBARINI / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
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Près de 30 ans après la fin de la conscription, en 1997 sous Jacques Chirac, la France réévalue sa posture face à la menace russe. Emmanuel Macron est censé dévoiler ce jeudi 27 novembre dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire.
Sur RTL et M6, ce mardi 25 novembre, le président de la République a déjà évoqué "la transformation du Service national universel vers une nouvelle forme". "Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation", a plaidé le chef de l'État.
"Dans le monde où nous vivons fait d'incertitudes, d'une montée des tensions, si nous voulons véritablement être en sécurité, il faut dissuader l'autre de venir (...). La France doit continuer d'être une nation forte avec une armée forte mais avec aussi une capacité de sursaut collectif", avait-il affirmé samedi dernier, en marge du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
"De nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national", a également fait valoir samedi sur France 5 le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, estimant que cela faisait partie d'"éléments qui sont à observer dans notre pays".
En effet, sur fond de guerre en Europe, plusieurs pays ont maintenu ou rétabli ces dernières années le service militaire obligatoire. C'est le cas notamment des pays scandinaves et baltes, voisins du géant russe. "Ce sont les États dits 'du flanc Est' de l'Otan, en contact direct avec le conflit russo-ukrainien (Roumanie), ceux qui ont des populations limitées (les États baltes) et ceux qui ont rejoint l'Otan récemment (Finlande, Suède)", précise Cyrille Bret, expert à l'institut Montaigne, interrogé par RTL.
"Tous partagent l’idée que la masse humaine compte", analyse le chercheur. "Ils ont observé les difficultés des troupes ukrainiennes dues à la pénurie de soldats. Ils ont compris que le service militaire permettait de mobiliser la population, de disposer d’une réserve opérationnelle en cas d’attaque et de peser au sein des coalitions."
Si certains pays n'ont jamais abandonné la conscription (Autriche, Chypre, Danemark, Estonie, Finlande et Grèce), la question de l'engagement militaire des jeunes anime le continent européen depuis les agressions russes contre l'Ukraine en 2014. En réaction, plusieurs États ont opté pour la réintroduction du service militaire obligatoire afin de renforcer leurs capacités de défense. La Lituanie est le premier pays à avoir franchi le pas, avec un système par tirage au sort, dès 2015. La Lettonie a suivi en 2023.
Ukraine, menace russe, dissolution... Écouter l'interview exclusive d'Emmanuel Macron sur RTL/M6
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Le service militaire a également été réinstauré en Suède en 2017, avec une sélection basée sur la motivation et la qualification. En Croatie, un service militaire de deux mois sera obligatoire pour les hommes à compter de 2026. "Tous ces États ont observé avec attention la montée en puissance numérique du nombre de combattants russes depuis 2014", assure Cyrille Bret. ". En une décennie, les effectifs russes ont doublé, passant de 800 000 combattants à 1,5 million."
"La masse compte dans les conflits de haute intensité et de longue durée", estime l'expert. "Disposer d’effectifs larges entraînés grâce au service militaire permet, selon eux, de dissuader la Russie de passer à l’attaque. Et si l’invasion est caractérisée, le service militaire permet de disposer de réserves de combattants pour résister au premier choc et combattre dans la durée."
Au total, selon un rapport du Haut-commissaire au Plan de début mai, dix pays de l’Union européenne ont aujourd’hui un service militaire obligatoire pour les hommes (Autriche, Chypre, Croatie, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie, Danemark et Suède). En Suède, la conscription est aussi obligatoire pour les femmes.
La Norvège, qui ne fait pas partie de l'UE mais qui est membre de l'Otan, inclut également les femmes. Par ailleurs, en Autriche, dans les pays baltes et en Finlande, celles-ci peuvent se porter volontaires. Le Danemark aussi, a décidé d’étendre son service militaire obligatoire aux jeunes femmes, dès 18 ans, à partir de 2026. Elles pourront être sélectionnées par tirage au sort, selon les mêmes règles que pour les hommes. La durée du service militaire passera également de 4 à 11 mois.
Danemark : sur une base militaire avec des femmes appelées pour le service militaire
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Une avancée au nom de l'égalité des genres qui traduit un besoin d’effectifs face aux menaces russes, notamment en mer Baltique. Cela "permet d’élargir le lien entre la nation et l’armée. Sans compter que, dans ce pays aussi, la population est réduite avec 6 millions d’habitants", souligne Cyrille Bret.
Après des mois de tergiversation, l'Allemagne, l'un des principaux soutiens à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, a décidé de mettre en place un nouveau service militaire basé sur le volontariat. Les femmes pourront aussi y participer.
Cette mesure doit permettre d'augmenter le nombre de volontaires, alors que le chancelier Friedrich Merz a pour ambition de bâtir l'armée conventionnelle la plus puissante d'Europe. Les objectifs de l'Otan prévoient que l'Allemagne porte ses effectifs militaires à 460.000 soldats, dont 260.000 militaires d'active et 200.000 réservistes. La Bundeswehr en est loin, avec respectivement 182.000 et 49.000 soldats dans chaque catégorie, rapporte l'Agence France-Presse.
Aux Pays-Bas, un service militaire volontaire a également été introduit depuis 2023, dans l'objectif de presque tripler les effectifs militaires de ses forces armées, qui devraient passer de 70 000 à 200 000 d'ici à 2030. Sur ce modèle, le ministère de la Défense belge souhaite, lui aussi, relancer le service militaire sur la base du volontariat en 2026. Une lettre a ainsi été envoyée à près de 150.000 jeunes, les invitant à participer à un service d’un an. L'objectif pour la Belgique est de former 500 recrues par an et ainsi d'augmenter le nombre de réservistes, précise la RTBF.
22 février 1996 : Jacques Chirac annonce la fin du service militaire
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La Pologne cherche également à accroître ses réserves militaires, avec le lancement d'un nouveau programme de formation. Le Premier ministre Donald Tusk vise à former 100.000 volontaires par an en 2027. Des débats sur sa réintroduction et la forme à lui donner sont également menés au Royaume-Uni. Le Premier ministre Keir Starmer a lancé en septembre 2024 une réflexion sur un service militaire facultatif de douze mois, pour les jeunes de 18 ans, en échange d’une rémunération d’apprenti.
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