Il est sans doute le principal obstacle à une nouvelle nomination de Donald Trump par le parti républicain : Ron DeSantis. Après le lancement tonitruant, mardi 15 novembre, de l'ancien président américain dans une nouvelle course à la Maison Blanche, une campagne sans merci s'annonce dans le camp républicain, divisé par des midterms décevantes.
Pragmatique, une partie de la nébuleuse conservatrice s'est déjà tournée vers le gouverneur de Floride. Cet autre possible prétendant à la Maison Blanche est la nouvelle star de la droite dure. À la différence de Donald Trump, qui conserve encore une popularité indéniable auprès de sa base, Ron DeSantis sort, lui, renforcé des élections de mi-mandat et a assuré que son combat "ne faisait que commencer".
Étoile montante de la droite américaine, ce quadragénaire conjugue les prises de positions les plus dures sur l'immigration, le Covid-19 ou les questions de genre, et une personnalité sans exubérance, voire sans charisme pour ses détracteurs. Le Financial Times écrivait encore récemment: "DeSantis c'est Donald Trump avec un cerveau mais sans le cirque", en analysant la gestion par le patron du "Sunshine State" de l'ouragan Ian.
Âgé de 44 ans, Ron DeSantis est diplômé de la prestigieuse université de Yale, où il s'est illustré dans l'équipe de baseball, et de l'exigeante Harvard Law School. Il a exercé le droit dans l'armée, faisant office de conseiller sur la base de Guantanamo et auprès de troupes d'élite en Irak.
Assez vite, il se positionne comme un conservateur pur et dur. En 2011, il publie Les rêves de nos pères fondateurs", en référence à l'autobiographie de Barack Obama, Les rêves de mon père. Ron DeSantis reproche au président démocrate d'avoir rompu, à cause de sa vision "progressiste", avec la Constitution. En 2012, Ron DeSantis remporte un siège à la Chambre des représentants, auquel il sera réélu deux fois.
En 2018, il devient gouverneur avec une mince majorité après avoir multiplié
les signes d'allégeance à Donald Trump. Dans un clip de campagne, il monte avec
sa fille un mur en cubes colorés, en référence au projet du président
républicain à la frontière avec le Mexique.
Avec son épouse Casey, ancienne présentatrice de télévision qui le conseille étroitement, et leurs trois enfants Madison, Mason et Mamie, il s'efforce d'adoucir une image froide. Une anecdote revient dans la presse pour illustrer son penchant pour la solitude : Ron DeSantis, au Capitole, parcourait les couloirs avec des écouteurs sans fil enfoncés dans les oreilles, pour décourager toute conversation impromptue.
Étudiant brillant, rejeton de la classe moyenne qui s'est fait tout seul,
époux dévoué ayant soutenu sa femme face à un cancer du sein, vétéran décoré... Le
portrait élogieux de Ron DeSantis par ses partisans a tout pour exaspérer
Donald Trump. L'ancien président, adepte des surnoms vexants, a voulu lancer contre le catholique celui de "Ron DeSanctimonius", traduction : "Ron-la-Morale" ou "Ron-l'enfant de chœur", histoire d'aiguiser ses armes, avant une bataille pour l'investiture républicaine qui promet d'être disputé.
Une bataille républicaine, où Donald Trump pourrait, outre Ron DeSantis, devoir affronter son ancien vice-président, Mike Pence, son ex-chef de la diplomatie, Mike Pompeo, ou encore le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin.
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