L'élection ne s'est pas déroulée comme prévu. Le président américain Joe Biden a réussi à limiter la casse à la Chambre des représentants. Mais sans pouvoir s'assurer pour l'heure de conserver le contrôle du Sénat.
Une première remarque : c'est quand même une sacrée gifle pour Donald Trump. Trump qui lorsqu'il perd n'a pas perdu et lorsqu'il n'a pas gagné, a déjà gagné. Trump a vendu la peau de l'ours : il a paradé partout en disant que les démocrates, c'était fini, que Joe Biden serait obligé de signer les textes du Congrès.
Ces élections devaient être une vague républicaine. Il a crié victoire trop tôt, avec cette déclaration qu'il a faite 24 heures avant le scrutin : "Je vais vous faire une grande annonce, mardi 15 novembre", a-t-il déclaré. Cette annonce précipitée a sans nul doute mobilisé l'électorat démocrate alors qu'il appelait à un vote anti-Biden. Trump a en réalité mobilisé le camp d'en face.
Une des grosses erreurs de Trump a été aussi d'envoyer à la bataille des candidats totalement inexpérimentés. D'ailleurs, ça a causé une grosse engueulade avec son épouse. C'est notre correspondant Lionel Gendron qui nous l'a raconté. Melania qui avait suggéré un candidat qui a lamentablement perdu. C'est bien connu, quand on perd, c'est la faute des autres.
Ce n'est pas non plus une victoire de Joe Biden. Mais il n'a pas essuyé de sévère défaite non plus. Il reste fragile, mais c'est moins pire que ce qu'ont connu Obama ou Clinton à mi-mandat. C'est toujours très difficile ces élections pour un président américain. Il faut rappeler que ce sont des dizaines de présidentielles qui se jouent en réalité et ça dépend souvent d'enjeux très locaux. Alors on voit bien que les Américains ne sont pas très enthousiasmés par ce président âgé qui perd parfois la mémoire.
Mais ils sont capables de se mobiliser, notamment du côté des jeunes et pour défendre l'avortement remis en cause par la Cour suprême. Ça, c'est un sujet qui a mobilisé le camp démocrate.
Les Américains ont décidé de ne pas donner l'avantage à Trump, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne le feront pas dans deux ans.
Sur la déroute des sondages, il était écrit comme scénario : Trump-Biden la revanche. Et encore une fois, les instituts de sondage se sont trompés, comme ils avaient sous-estimé le score de Donald Trump, en 2020. Cela dit, la difficulté pour les sondages, c'est l'extrême volatilité de l'électorat américain, avec des contradictions qui deviennent très difficiles à interpréter.
Par exemple le Kentucky. Ils ont largement élu pour la troisième fois le candidat républicain et le même jour, ils ont dit non à l'amendement qui interdit l'avortement. On aurait pu penser que dans un État très conservateur, on soit contre l'avortement. Ce n'est pas facile à suivre. Les Américains sont très divisés. En fonction des situations, ils se positionnent. Ils ont décidé de ne pas donner l'avantage à Trump, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne le feront pas dans deux ans.
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