Décidément on ne parle que du monde d’après aux États-Unis. En effet, Joe Biden vient de prononcer son premier grand discours devant le Congrès. Une façon de faire un premier bilan de ses 100 premiers jours de présidence, mais aussi d’annoncer la suite. Il a ainsi détaillé un premier axe de travail : son Plan pour les Emplois Américains.
Il a vite rappelé ce que son administration a réalisé en 100 jours - et même s’il
y a un peu de communication politique, il est vrai que la situation aux États-Unis
était plutôt sombre il y a un peu plus de 3 mois - entre le nombre record de morts
dus au coronavirus, la perte massive d’emplois et l’insurrection au Capitole.
Depuis quelques semaines, ça sent le renouveau, avec les progrès de la vaccination, la création de 1.300.000 emplois et une croissance annoncée à 6%. Et maintenant, Joe Biden passe à la deuxième phase avec donc son "Plan pour les Emplois Américains", et dévoile toutes les industries que Washington va soutenir, avec un but très clair : créer plus d’emplois. C’est selon lui le plan le plus ambitieux depuis la Seconde Guerre mondiale.
"Il faut savoir saisir les opportunités de cette crise", a-t-il dit. En profiter pour moderniser le pays, pas seulement le rebâtir, mais le reconstruire en mieux - c’est son fameux "Build back better". Si les États-Unis sont vus comme le pays le plus puissant du monde, l’état délabré de nombreuses infrastructures est effarant. On parle des routes, ponts, aéroports, mais aussi des écoles, du réseau électrique ou simplement du réseau d’eau! Bref, Joe Biden lance ses grands travaux.
Autre opportunité de création de jobs : le changement climatique. Le troisième volet, ce sera le soutien à la recherche et aux développements technologiques. Pour lui, les États-Unis doivent rester leaders en innovation. Or justement, il a noté que l’écart se creusait, avec la
Chine notamment. "Il n’y a pas de raison qu’un ouvrier américain ne puisse pas construire une pale d’éolienne aussi bien qu’à Pékin". Il a d’ailleurs montré à plusieurs reprises un état d’esprit assez protectionniste - qui ne devrait pas déplaire d’ailleurs aux électeurs trumpistes.
Ce plan, qui n’a pas encore été approuvé, coûtera 2.300 milliards de dollars - 1.900 milliards d’euros. Et puis il ne s’est pas arrêté là, il a introduit pour la première fois son "Plan pour les Familles Américaines", principalement à l’attention des classes moyennes. Un deuxième plan qui coûtera aussi 2.000 milliards de dollars.
Il a annoncé que l’État subventionnerait 4 années d’études supplémentaires - deux années de maternelle (ça n’existait quasiment pas ici), et deux années en université communautaire pour ceux qui le souhaitent. Qu’un système de crèches de qualité serait construit et subventionné. Il a aussi précisé un crédit d’impôt pour les parents - ce qui devrait permettre d’agir instantanément sur la pauvreté infantile.
Il a engagé les parlementaires à faire baisser le prix des médicaments - trois fois plus élevé que dans le reste du monde. Bref, des mesures très sociales. Et tout ce qu’il a décrit a visiblement plu aux représentants et sénateurs les plus "à gauche" - on a vu Bernie Sanders et Elisabeth Warren l’applaudir à tout rompre.
Et pour réformer tout cela, il va réformer l’impôt sur les sociétés, et les entreprises qui pratiquent l’évasion fiscales vont devoir "jouer le jeu équitablement". Joe Biden l’affirme : 55 des plus grandes entreprises du pays, affichant des revenus supérieurs à 40 milliards de dollars, ne paient pas d’impôt. Elles bénéficient de flous dans le système. "Il faut qu’elles paient leur juste part", a t il martelé.
Et puis les plus riches vont être mis à contribution : 1% de la population, ceux qui
gagnent plus de 400.000 dollars - 330.000 euros par an - vont voir leur niveau
d’imposition remonter. Pour revenir au taux d’imposition qui avait cours à
l’époque de George Bush. Ces deux plans devraient ainsi être financés en 15 ans.